Il vise à augmenter les moyens, encore insuffisants, octroyés par l'État aux victimes de violences, particulièrement lorsqu'il s'agit de femmes et d'enfants. Des efforts doivent notamment être faits en matière de formation des professionnels de la justice et de suivi psycho-social des victimes.
On sait à présent qu'il est important d'être bien formé pour recueillir la parole de l'enfant, et qu'il est tout aussi nécessaire de suivre des formations pour mieux connaître les mécanismes d'emprise et de sidération que subissent les femmes victimes de violences, afin de mieux saisir leur discours et leurs réactions. Un policier ou un magistrat sera plus à même de questionner et d'auditionner – voire, pour ce dernier, de protéger et de juger – s'il est formé sur ces questions. Cette formation, préconisée par la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), est également indispensable pour mieux repérer les incestes. Il convient donc d'affecter plus de moyens à la formation des professionnels de la justice, des enquêteurs et du corps enseignant.
Ensuite, il paraît judicieux de renforcer les moyens dédiés au suivi psycho-social des jeunes victimes, en particulier aux victimes de violences sexuelles, car si le traumatisme n'est pas traité, il peut entraîner des affections – dépression, conduites addictives ou à risque, pathologies somatiques, incapacité de travailler pour l'enfant devenu adulte s'il présente des troubles graves – dont le coût sera bien supérieur pour la société à celui d'un suivi psycho-social. Forte de 10 000 témoignages, la Ciivise recommande ainsi dans sa quinzième proposition que les enfants victimes de violences sexuelles bénéficient de soins spécialisés de psychotraumatologie jusqu'à l'âge adulte.
Telles sont les actions qui pourraient être déployées si l'action 03, Aide aux victimes, bénéficiait d'un budget supplémentaire de 50 millions d'euros. J'espère donc que mon amendement sera adopté.