Le rapport annuel de performances indique que l'aide aux victimes pénales bénéficiera en 2024 d'un budget de 46,5 millions d'euros, en hausse de 2 millions par rapport à 2023. S'il est louable, cet effort budgétaire n'en reste pas moins insuffisant pour lutter efficacement contre les violences conjugales, et singulièrement contre les violences faites aux femmes.
À titre d'exemple, l'Espagne, qui est régulièrement considérée comme un modèle en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et s'est dotée d'une des lois les plus protectrices au monde sur ce sujet, y a consacré pas moins de 748 millions d'euros en 2021. Trois ans plus tard, la France ne prévoit que 46,5 millions d'euros, et même si elle a augmenté le nombre de TGD, elle en compte toujours quinze fois moins que l'Espagne.
Un effort considérable a déjà été consenti, mais nous n'avons plus le temps d'attendre : la logique du « quoi qu'il en coûte » doit aussi s'appliquer à la lutte contre des féminicides en hausse constante. Les tentatives de féminicides ont encore augmenté de 45 % en 2022 : il serait criminel de ne pas acquérir tous les matériels qui permettraient aux femmes de ne pas mourir sous les coups de leur conjoint.