Une nouvelle fois, le Parlement est méprisé, humilié : la ministre ne nous dit rien de ce qu'Élisabeth Borne annoncera demain.
Madame la ministre, nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Nous considérons que, dans le domaine de l'énergie, vous en avez beaucoup : libéralisation des secteurs de l'énergie, siphonnage d'EDF et de ses moyens financiers avec l'Arenh, absence de stratégie globale, stop-and-go … Le président-directeur général d'EDF l'a dit. Pouvez-vous, droit dans les yeux, nous dire que l'État n'a aucunement influencé la politique d'EDF ces dix dernières années ?
Deuxième sujet, les particuliers sont étranglés. Mettrez-vous à contribution ceux qui – les plus riches dans la population – ont un bilan carbone nettement supérieur à celui des précaires énergétiques que connaît ce pays et qui ne peuvent pas faire face aux factures ?
Troisième sujet, les PME redoutent le coup de massue. Chez moi, les verriers ont vu le prix de l'énergie multiplié par 20. C'est maintenant que ce problème se pose ! C'est maintenant que les menaces de chômage partiel existent ! C'est maintenant que les salariés risquent de servir de variable d'ajustement à votre absence d'anticipation en matière de souveraineté énergétique. Mettrez-vous en place un bouclier pour l'économie réelle et pour nos entreprises, qui sont immédiatement frappées ?
Quatrième sujet, les collectivités locales et les établissements scolaires. C'est maintenant que les collectivités sont asphyxiées ! À Eu, cette petite commune de ma circonscription, en ouvrant hier l'enveloppe de la commission d'appel d'offres, on passait de 350 000 à 2 millions d'euros par an. Au Tréport, sa ville sœur, idem ! C'est maintenant que les piscines ferment ! C'est maintenant que les théâtres sont fragilisés ! C'est maintenant que les maires augmentent le tarif des cantines et fragilisent toujours les mêmes ! À quand et quels boucliers pour les collectivités qui prennent soin des habitants ?
Un dernier mot : l'on entend dire qu'un nouveau président-directeur général d'EDF sera nommé – Luc Rémont. Bercy dément. L'Élysée entretient le flou. Est-ce la signature du retour du projet Hercule ?
Enfin, pouvez-vous nous dire – parce que les directeurs de centrale disent l'inverse, quand ils sont autorisés à nous parler en off – si les trente-quatre réacteurs, notamment les douze réacteurs mis en sommeil pour cause de corrosion, ouvriront avant l'hiver ? Dites, devant la commission, que vous vous engagez formellement !