Cette année encore, l'administration pénitentiaire disposera du budget le plus élevé au sein de la mission – sept fois supérieur à celui alloué à l'accès au droit et à la justice, par exemple. Vous projetez la livraison de quatre établissements pénitentiaires en 2024, équivalent à 570 places de prison. Pourtant, dans son dernier rapport d'activité, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté affirme sans équivoque la nécessité d'instituer un mécanisme de régulation carcérale – et nous partageons son constat. Les nouvelles prisons sont déjà pleines, car plus on construit, plus on enferme ! Les solutions ne manquent pas, mais ce qui manque clairement, c'est, de votre part, la volonté politique.
Pour la protection judiciaire de la jeunesse comme pour l'administration pénitentiaire, une partie du budget est orientée vers la réalisation d'opérations immobilières d'ampleur, avec la construction de centres éducatifs fermés. C'est une nouvelle preuve de votre incapacité à vous appuyer sur une politique d'accompagnement plutôt que sur la répression et l'enfermement de mineurs.