Nous avons un réel problème avec les pesticides ; nous avons un coût important lié à la dépollution de l'eau et nous faisons face à des maladies professionnelles ainsi qu'à des problèmes de la santé publique. Les politiques, et notamment le ministre de l'agriculture, engagent le reste de la société dans des décisions, notamment au sein de l'Europe. Dans les collectifs, le nivellement par le bas permet parfois de mettre tout le monde d'accord, mais rien ne change de cette manière. Le pire serait pourtant que rien ne change et que la génération de mes petits-enfants voit encore ce que j'ai connu, alors qu'au contraire un sursaut est intervenu dans l'agriculture ces dernières années pour évoluer vers un autre modèle. À défaut, nous resterons dans ces arguties consistant à savoir qui décide de quoi. Sans compter que l'industrie des produits phytosanitaires n'a évidemment aucun intérêt à voir une réduction de ses ventes, ni l'industrie du médicament, qui pourrait redouter une réduction des problèmes de santé.
En tant que paysanne, je prends la responsabilité de garantir la qualité et la sécurité de mes produits : c'est un engagement personnel et je souhaite garder la tête haute jusqu'à la fin de ma vie professionnelle. Il est donc essentiel de sortir des pesticides, car la santé publique est en jeu, de même que la qualité de l'eau. Nous devons agir en toute conscience, car nous pourrions être tenus responsables des conséquences à l'avenir.