La Confédération paysanne développe d'abord l'autonomie des paysans. De nombreuses fermes paysannes ne reçoivent jamais la visite de techniciens agricoles, car elles préfèrent s'appuyer sur les échanges entre elles pour améliorer leurs pratiques. Nous regrettons que de nombreux jeunes installés, formés et qualifiés soient infantilisés, alors qu'ils sont capables d'exercer leur métier avec une certaine autonomie. À l'inverse, le numérique, qui envoie des alertes fréquentes, dessert la réduction des pesticides, en réduisant cette autonomie. Les agriculteurs se sentent obligés de suivre les recommandations à la lettre, même s'ils estiment qu'elles ne sont pas toujours pertinentes. Ces outils retirent à l'agriculteur la possibilité de juger lui-même de la situation, d'inspecter son champ, de prendre en compte la pression sanitaire réelle et d'évaluer les bénéfices et les risques liés à un traitement.
Dans l'agriculture paysanne, nous valorisons l'autonomie et nous souhaitons que les agriculteurs soient formés pour adopter une approche globale. Ils devraient être en mesure de décider par eux-mêmes si un traitement est nécessaire ou s'il peut être évité, tout en tenant compte des conséquences potentielles.