La culture est, sans nul doute, un des secteurs les plus fragilisés par la crise sanitaire. Elle en subira longtemps les conséquences désastreuses et les pertes considérables d'activité seront durables. À ces maux s'ajoutent désormais les conséquences de l'inflation, qui risquent d'éloigner les publics les plus modestes des lieux culturels. Quelques motifs de satisfaction se trouvent cependant dans la fréquentation des musées qui, globalement, a retrouvé le niveau qui était le sien avant la crise sanitaire. Seul le public des 18-25 ans fait encore défaut.
Nous devons nous interroger sur les actions à mener en faveur des publics les plus éloignés de la culture, car la démocratisation est loin d'être achevée. Nous devons venir à bout des fractures culturelles, sociales, générationnelles et territoriales.
Si nous nous réjouissons de la mise en place du pass culture, force est de constater qu'il n'a pas encore totalement atteint son objectif de démocratisation et de diversification des pratiques culturelles des plus jeunes. Dans les faits, les jeunes déscolarisés ou qui habitent des zones prioritaires ou rurales l'utilisent moins, en raison des difficultés qu'ils rencontrent pour accéder aux infrastructures culturelles et artistiques, quand elles existent.
Enfin, le groupe LIOT salue les efforts qui ont été consentis pour orienter davantage les crédits de la mission vers les territoires, notamment ruraux, isolés et ultramarins. Ils demeurent cependant insuffisants et trop concentrés dans les villes. Aussi proposerons-nous d'étendre la part collective du pass culture aux jeunes dès le cycle 3 – CM1, CM2 et sixième – et à ceux qui sont accueillis dans un établissement médico-social ; d'abonder le fonds incitatif pour le patrimoine, qui vise à aider les petites collectivités à assurer l'entretien, la restauration et la mise en valeur de leurs monuments historiques.
Les collectivités territoriales jouent un rôle majeur de soutien à la culture. Pourtant, 30 % d'entre elles s'apprêtent à baisser les budgets qu'elles lui consacrent. C'est donc aussi l'objet de ce budget que de veiller à la dynamique et à l'attractivité de nos régions.