Intervention de Inaki Echaniz

Réunion du mercredi 25 octobre 2023 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaInaki Echaniz :

Si je ne peux que me réjouir de l'augmentation des crédits alloués à la mission Culture, le budget global penche volontiers du côté de l'austérité. Force est de constater que l'inquiétude demeure chez certains acteurs culturels.

Je voudrais ainsi vous parler des quatre-vingt-douze scènes de musiques actuelles (Smac), qui sont réparties sur l'ensemble du territoire français. Ce sont des lieux de création, de diffusion, d'éducation artistique et culturelle et d'accompagnement des pratiques. Depuis quelques années, le secteur des musiques actuelles traverse des crises successives et multifactorielles. Après les attentats de 2015 et la crise sanitaire et ses conséquences durables, est venue l'inflation qui renchérit l'énergie, les salaires, le coût des prestataires techniques et de sécurité et ceux qu'il faut assumer pour faire venir des artistes. Cette importante hausse de charges pour les Smac, de l'ordre de 15 % à 20 % selon les lieux, ne s'accompagne pas, hélas ! d'une progression des ressources. Le financement des Smac par l'État est ainsi fixé à 100 000 euros par lieu labellisé depuis 2017. Si ces lieux sont majoritairement financés par les collectivités territoriales – en moyenne quatre fois plus que l'État –, leurs subventions stagnent ou baissent, soit parce que les collectivités sont elles-mêmes confrontées à l'inflation, soit pour des raisons politiques. L'autofinancement est quant à lui de 41 %, ce qui en fait un des taux les plus élevés parmi les acteurs du secteur.

Selon une enquête de votre ministère, le résultat de cette situation est que les marges artistiques des Smac se réduisent, au point de devenir négatives dans certains cas. Cela se traduit par des licenciements économiques, par le non-remplacement de salariés et par des difficultés à recruter, sans oublier les arrêts de programmation, la diminution notoire de prise de risques artistiques, la réduction du nombre de dates par saison et l'augmentation des tarifs.

Madame la ministre, les lieux labellisés ne disposent plus des moyens suffisants pour assurer leurs missions. Il est urgent de soutenir les Smac pour qu'elles demeurent des lieux centraux pour la création, la pratique et la diffusion des musiques actuelles. Nous déposerons un amendement en ce sens : comptez-vous le soutenir ?

J'aurais aussi pu vous parler des écoles d'art territoriales qui, de la même manière, ne sont financées par l'État qu'à hauteur de 10 %, alors qu'elles délivrent un diplôme national du ministère de la Culture, et sont confrontées aux mêmes difficultés.

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