Le budget du ministère de la Culture affiche une hausse de près de 6 % pour 2024. Si cette augmentation paraît importante, elle doit être relativisée si l'on considère l'inflation. Toutefois, le groupe Les Républicains se réjouit de ces nouveaux moyens accordés à la culture, en un temps où de nombreux dossiers restent en suspens.
Le programme Patrimoines, dont vous avez d'ailleurs fait une de vos priorités, semble orienté vers des investissements judicieux. Cependant, nous relevons un déséquilibre significatif : le patrimoine rural et communal, négligé par le plan de relance post-covid-19, ne bénéficie pas du soutien financier escompté. Le groupe les Républicains tient à rappeler la nécessité de préserver notre patrimoine rural local.
Le choix politique – discutable – du programme Transmissions des savoirs et démocratisation de la Culture d'élargir le pass culture présente certaines limites quant aux préférences culturelles qu'il induit. Le programme Création est en augmentation de plus de 3 % ; le soutien à l'emploi artistique et aux artistes-auteurs bénéficiera en 2024 de crédits supplémentaires de 12,1 millions d'euros et d'une augmentation totale de 14,35 %.
Il convient également de souligner la prolongation des crédits d'impôt dédiés aux métiers d'art, à hauteur de 50 millions d'euros.
Enfin, le groupe Les Républicains se réjouit des choix faits en matière de transition écologique, désignée comme une priorité absolue et s'inscrivant dans une perspective de sobriété énergétique et de promotion de l'économie circulaire.
Considérant l'augmentation des moyens et malgré les lacunes soulignées, le groupe Les Républicains suivra la rapporteure pour avis et votera pour ces crédits.
Mme Géraldine Bannier (Dem). Le groupe Démocrate se réjouit de la hausse des crédits alloués à la mission Culture, cela dans le cadre d'un budget contraint. Ils s'élèvent à 4,18 milliards d'euros en autorisations d'engagement et à 3,8 milliards d'euros en crédits de paiement, progressant de 212,2 millions d'euros par rapport à 2023, soit une augmentation de 6 %.
Le programme Patrimoines bénéficie d'une vraie montée en puissance. Outre les grandes figures de proue que sont Notre-Dame et le Grand Palais, lieux phares des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) 2024, on note des moyens en hausse à destination du patrimoine local, avec un fonds incitatif pour le patrimoine, déployé spécifiquement pour les petites communes à faibles ressources, qui atteindra 20 millions d'euros. Je me réjouis de cette attention marquée pour un patrimoine essentiel, que les petites communes ne peuvent préserver seules. Je pense notamment aux quelque 2 500 lieux de culte en péril ou dans un état préoccupant, qui bénéficient des crédits de soutien à l'investissement local, mobilisés par les préfectures pour la rénovation du patrimoine religieux.
Concernant le programme Création, le soutien à la création, à la production et à la diffusion du spectacle vivant est un peu inférieur aux attentes des professionnels. Les crédits de paiement n'augmentent que de 1,54 %, quand les autorisations d'engagement reculent de 0,97 %. Ces chiffres sont regardés avec une certaine inquiétude par les acteurs du spectacle vivant, comme le syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), qui appellent également notre attention sur le manque de compensation budgétaire de l'inflation en faveur du plan « festivals ».
Sur le programme Transmission des savoirs et démocratisation de la culture, notre groupe se félicite des 107,34 millions en AE et des 107,50 millions en CP pour l'éducation artistique et culturelle des enfants et des jeunes. Dans ce cadre, les 21,47 millions d'euros consacrés à l'encouragement au goût de la lecture – dont 3,1 millions d'euros de mesures nouvelles au titre de la stratégie « lecture et territoire » – sont les bienvenus. En tant que présidente du groupe d'étude sur l'économie du livre et du papier, je ne peux que me réjouir du soutien de votre ministère à la mise en place, durant le temps scolaire, de projets menés avec le ministère de l'Éducation nationale et des associations comme Le labo des histoires, Lire et faire lire ou Lecture jeunesse.
Nous voterons pour ce budget.