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Intervention de Soumya Bourouaha

Séance en hémicycle du vendredi 3 novembre 2023 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2024 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSoumya Bourouaha :

Nous devons reconsidérer la regrettable décision de supprimer encore 2 500 postes cette année.

Dans le même temps, la crise du recrutement se manifeste par un nombre croissant de postes non pourvus aux concours – 3 100 en 2023 –, ce qui contraint l'éducation nationale à procéder à des recrutements de contractuels. Nous proposons d'instaurer une forme de prérecrutement, à destination d'étudiants de niveau baccalauréat ou bac + 2, qui serait rémunéré, comme cela se faisait il y a quelques décennies. Nous exigeons également un rattrapage, sans condition, des salaires, pour compenser le gel du point d'indice pendant plus d'une dizaine d'années.

Nous attendons des décisions ambitieuses sur le plan de la scolarisation précoce, reconnue comme un atout pour réduire les inégalités. Il est essentiel de permettre aux collectivités territoriales, où qu'elles soient, d'offrir aux enfants des places d'accueil dès l'âge de 2 ans.

Nous insistons également sur la nécessité de promouvoir la mixité sociale dans le système éducatif. L'école publique n'est pas la seule solution mais il est inadmissible que les établissements d'enseignement privé sous contrat, financés en grande partie par des fonds publics – à hauteur de 73 % –, ne soient pas assujettis à des critères de réduction des inégalités, alors qu'ils contribuent significativement à les perpétuer. Notre propos n'est pas de raviver un quelconque débat conflictuel sur l'éducation, mais plutôt d'œuvrer pour le bien de tous les enfants, qu'ils fréquentent une école publique ou privée.

Le groupe GDR – NUPES réclame des mesures éducatives plus vigoureuses en faveur des territoires d'outre-mer, fréquemment plongés dans une crise profonde, réalité qualifiée d'« école en sous-France » par la Fédération syndicale unitaire (FSU). Il est impératif de reconnaître le délaissement de certains de ces territoires, qui entrave directement l'avenir de nos enfants. Les taux de difficultés en lecture, évalués à l'occasion des tests réalisés lors de la journée défense et citoyenneté (JDC), atteignent 51,8 % en Guyane et 55,7 % à Mayotte, bien au-dessus de la moyenne nationale qui s'élève à 11,2 %. De plus, 70 % des écoles des départements et régions d'outre-mer (Drom) sont dépourvues d'équipement informatique. Peut-on espérer un financement adéquat pour remédier à ces situations ? La réponse semble négative.

Les députés du groupe GDR – NUPES attendent beaucoup plus du Gouvernement en matière de politique éducative. De nombreuses raisons existent pour justifier notre opposition à la politique que vous menez, raisons que nous aborderons lors des débats. Je pense en particulier à la réforme en cours du lycée professionnel, qui réduit les heures d'enseignement des élèves, dont ceux issus des milieux populaires qui en ont le plus besoin. Ces enfants et leurs familles savent, mieux que quiconque, que l'école est la clé de l'amélioration de leur vie. Du niveau primaire aux études supérieures, des filières générales aux filières professionnelles, toutes nos politiques éducatives doivent viser à construire une école qui favorise l'émancipation, brise les barrières sociales et façonne l'avenir de la nation. Ce budget n'étant pas, selon nous, suffisamment dimensionné pour y parvenir, nous nous y opposerons.

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