Madame la secrétaire d'État, vous nous avez conseillé en commission de ne pas opposer les budgets. Les jeunes ont certes d'autres besoins mais, nous disiez-vous, le SNU relève d'un budget spécifique. Cet argument est inacceptable. L'abbé Pierre, illustre collègue ayant siégé sur ces bancs, disait : « La politique, ça consiste uniquement à savoir à qui on va prendre du fric, et à qui on va le donner. »
Cela correspond tout à fait à ce que les jeunes éprouvent vis-à-vis du SNU. Certains d'entre eux galèrent à trouver un logement – j'en ai rencontré qui, étudiants, dorment dans leur voiture avant d'aller en cours. D'autres se privent de repas – les enquêtes le montrent chaque année. D'autres encore occupent des emplois sous-payés, déguisés en service civique.
Pour paraphraser l'abbé Pierre, nous voulons « prendre le fric » du SNU pour que les jeunes puissent se loger, manger, avoir un professeur dans une salle de classe chauffée. Alors qu'on dépense tout ce fric pour tenir une promesse présidentielle quelque peu fantasmagorique ,