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Intervention de Béatrice Descamps

Séance en hémicycle du vendredi 3 novembre 2023 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2024 — Sport jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

L'année 2024 sera une grande année pour le sport et pour la France avec l'organisation, à Paris, des Jeux olympiques et paralympiques. Ce grand honneur entraîne avec lui de nombreux enjeux de taille, qui ne relèvent pas tous du budget que nous examinons ensemble ce matin. Au vu des défis qui nous attendent, le présent budget est logiquement en hausse : dans une dynamique globale dont seul un événement comme les JO peut être à l'origine, il se doit d'intégrer l'ensemble du monde sportif et associatif. Or, pour nos associations, de nombreuses difficultés subsistent.

Notre groupe regrette l'absence de prise en compte des propositions constructives formulées par les oppositions lors de l'examen de ce budget en commission. On déplore le manque de débat, qui ne reflète pas l'importance des enjeux de cette mission budgétaire.

Parmi les difficultés rencontrées par le monde sportif, citons en premier lieu la flambée des prix de l'énergie, qui force les collectivités territoriales, déjà grandement fragilisées, à compenser ces coûts pour maintenir ouverts les équipements sportifs et les salles municipales.

Je répète chaque année que certains territoires, notamment en milieu rural, souffrent d'un manque d'infrastructures sportives, ce qui rompt l'égalité dans l'accès au sport, malgré l'effort indéniable que représente le plan destiné à construire 5 000 terrains de sport. Mais il est important, quand on parle d'équipements sportifs en zone rurale, de ne pas raisonner en termes de distance kilométrique, mais de temps de trajet. Les quinze kilomètres qui séparent un village d'une piscine peuvent sembler dérisoires mais si le village n'est pas desservi par les transports en commun, comme c'est quasiment toujours le cas, on peut parler d'inégalité d'accès au sport. Une véritable réflexion transversale doit être menée autour de la question de la mobilité et de son rôle crucial pour la jeunesse, la vie associative et le sport.

Nous saluons le renforcement du pass'sport et son extension à de nouveaux publics. La pratique du sport en milieu scolaire doit également être élargie. Si nous saluons le dispositif « 2 heures de sport au collège », nous regrettons que cette mesure ne concerne que 2 700 collèges et nous appelons à accélérer son déploiement. Nous aimerions également connaître la raison pour laquelle le Gouvernement se refuse, sauf erreur de notre part, à davantage utiliser les taxes prélevées par l'État sur les jeux et les paris sportifs en ligne, alors qu'ils permettraient de financer le sport lui-même, notamment le sport amateur.

Nous souhaitions d'ailleurs que le FDVA soit bien mieux doté. Nous vous remercions, madame la ministre, de nous avoir quelque peu rassurés à ce sujet. Les associations sont vecteurs de santé par le sport, d'enrichissement par la culture, de joie par l'animation, de générosité par l'entraide, et surtout de lien social, humain, dans une société où de plus en plus de personnes sont isolées.

Une attention particulière est également à porter sur la prévention des risques d'accidents cardiovasculaires chez les jeunes athlètes et les sportifs amateurs. Nous présenterons des amendements en ce sens.

S'agissant de la jeunesse, qui nous engage et nous honore, des chantiers demeurent en attente au sein de cette mission et il conviendrait d'approfondir les politiques menées en faveur de l'animation et de la démocratisation des vacances. Notre groupe salue d'ailleurs la création d'un « pass colo » que nous avions défendu par voie d'amendement l'an dernier – amendements qui avaient alors été rejetés par la majorité.

Nous continuerons de proposer une prise en charge intégrale par l'État des coûts de formation pour l'obtention du Bafa et appelons à renforcer le soutien apporté au Fonjep pour aider les collectivités à organiser des séjours collectifs.

Quant à la hausse des moyens consacrés au service national universel, nous supposons qu'elle va dans le sens d'une plus grande universalité du dispositif. En effet, toute la qualité du projet SNU consiste en sa capacité à fédérer des jeunes issus de tous les territoires et de tous les milieux. Pour l'heure, il peine peut-être à aller chercher les jeunes isolés, en défiance ou en perte de repères, pour lesquels la question de la cohésion nationale serait précisément la plus pertinente. Ce sera là un enjeu majeur auquel le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires restera attentif après l'augmentation de crédits.

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