L'unité et la cohésion sociale ne sont pas données, mais construites et reconstruites sans cesse à travers des institutions, des croyances et des pratiques partagées : la théorie d'Émile Durkheim nous frappe par sa contemporanéité après les émeutes du mois de juin qui ont bouleversé nos territoires, après les séismes de conflits internationaux dont les répliques créent des failles jusque dans la société française, après les actes terroristes qui, de nouveau, ont frappé les enseignants.
Unité et cohésion sociale : tels sont les mots d'ordre de ce budget historique de la mission "Sport, jeunesse et vie associative" qui s'élève à 1,9 milliard d'euros en 2024.
Ce budget, c'est d'abord celui de l'inclusion, l'inclusion par le sport étant aussi bien sociale que professionnelle. Le Gouvernement souhaite renforcer cette politique qu'il soutient de longue date. Après l'adoption d'un amendement en sa faveur lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2023, 10 millions sont désormais sanctuarisés pour accompagner l'inclusion professionnelle. Quant au renforcement de l'inclusion sociale par le sport, il est au cœur de deux amendements de la majorité que nous examinerons tout à l'heure et qui traduisent les engagements du Président de la République : le premier permettra la formation de 1 000 éducateurs socio-sportifs ; le second, qui concerne notre prochain été olympique, a vocation à faire des Jeux une fête collective en les faisant rayonner dans l'ensemble du territoire.
Le budget 2024 de la mission "Sport, jeunesse et vie associative" promeut ensuite les valeurs de solidarité, tout d'abord à l'égard des personnes qui souffrent à la suite de maladies ou d'accidents. Cette année encore, 6 millions d'euros sont octroyés à la consolidation du réseau des maisons sport-santé (MSS), dont le maillage dépasse largement les objectifs initiaux du Gouvernement. Grâce à ce réseau, 200 000 personnes ont été accompagnées depuis 2017 dans les 573 maisons sport-santé. Ce budget témoigne de notre solidarité également à l'égard des nombreuses personnes accompagnées tous les jours par les associations, si essentielles au vivre ensemble. Nous discuterons tout à l'heure d'un amendement de la majorité visant à augmenter la quote-part des comptes inactifs et à abonder le fonds pour le développement de la vie associative (FDVA), ainsi doté de 70 millions d'euros.
Ce budget, enfin, porte l'étendard de l'égalité des chances, avec la reconduction du pass'sport, le dispositif d'aide financière à la pratique sportive, mais aussi avec le plan de construction et de rénovation de 10 000 équipements sportifs, doté de 500 millions, qui marque la volonté de l'État d'encourager la pratique du sport partout et pour tous. Grâce à ce plan, plus aucun enfant ne sera privé d'un accès à la pratique sportive, du lien social créé le sport ! Permettre l'égalité des chances, c'est également maintenir l'engagement de l'État en faveur du service civique, sanctuariser 40 millions pour le dispositif Colos apprenantes et soutenir la montée en puissance du service national universel (SNU). À cet égard, la possibilité d'organiser les séjours de cohésion sur le temps scolaire constitue une importante avancée qui favorisera la généralisation du SNU – celui-ci devrait concerner 80 000 jeunes dès 2024.
Sans prétendre à l'exhaustivité, je ne peux conclure sans évoquer la particularité de ce budget, le dernier avant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. L'organisation des différentes compétitions dans les territoires doit servir de tremplin à notre politique de promotion de la pratique des activités physiques et sportives. Certes, comme le dit Émile Durkheim, l'unité et la cohésion sociale ne sont pas données, mais construites et reconstruites sans cesse, à travers des institutions, des croyances, et des pratiques partagées. Avec le budget 2024 de la mission "Sport, jeunesse et vie associative" , nous vous proposons de poser une pierre supplémentaire à l'édifice de la cohésion sociale. Nous appelons l'Assemblée à l'adopter.