Les budgets que nous examinons sont globalement en hausse, et c'est une bonne nouvelle. Toutefois, comme souvent, le diable se cache dans les détails – Éric Pauget, rapporteur pour avis, l'a relevé.
L'augmentation des crédits de la mission "Administration générale et territoriale de l'État" masque une réalité plus inquiétante, que j'ai évoquée il y a quelques jours : un recul des moyens de l'administration territoriale de l'État, qui semble traduire un recul de l'engagement et de la présence de l'État dans les territoires. Nous connaissons toutes et tous la situation des préfectures : sous-dotées, elles ne parviennent pas à faire face aux demandes de carte d'identité, de passeport et de permis ; les personnels sont sous pression, car ils n'ont pas les moyens de traiter ces demandes comme ils devraient le faire.
De leur côté, les usagers n'obtiennent jamais de réponse dans un délai normal. Il en résulte une montée des tensions et de la violence. Nous pourrions lutter contre tout cela, mais ce n'est pas fait. Le sous-effectif dans les Cert est au cœur de la question. Mes collègues ont déposé des amendements à ce sujet. De manière générale, il est urgent de remettre de l'humain au cœur des services publics. Alors que la dématérialisation s'accompagnait d'une promesse d'accélération, elle éloigne de plus en plus nos concitoyens de ces services.