…dit vouloir s'attaquer à la délinquance du quotidien en multipliant par deux la présence policière dans l'espace public. Mais à quoi cela sert-il sans enquêteurs – dont on doit d'ailleurs garantir l'indépendance ? Sans locaux adéquats, à quoi cela sert-il sinon à mettre la pression sur les mairies pour qu'elles payent leurs agents locaux alors même qu'elles n'ont jamais été autant en difficulté pour exercer leurs propres compétences ? Sans école de police en nombre suffisant, sans un temps de formation pour apprendre ce métier si difficile et sans formation continue suffisante, à quoi cela sert-il ? Quand en matière de violences sexistes et sexuelles, de désescalade et de gestion des conflits le compte n'y est pas, à quoi cela sert-il ?
Bref, à quoi tout cela sert si votre budget ne permet pas d'arrêter l'hémorragie que connaissent nos services de police d'une façon générale ? On a déploré 10 000 départs de policiers en 2022, selon les chiffres de la Cour des comptes, et 15 000 départs de gendarmes.
À quoi la multiplication par deux de la présence du bleu dans la rue va-t-elle mener ? Est-ce du laxisme, de la démagogie ? À quelles conséquences doit-on s'attendre quand on sait que 2,7 millions de procédures sont en souffrance dans nos commissariats ? Des échecs assumés et de la souffrance au travail, encore et toujours : voilà la réponse !
Il nous faut aussi en finir avec la mise en danger de la population, consécutive à l'incurie du Gouvernement. Le budget dédié à la sécurité civile n'augmente que de 2,87 %, alors que le dérèglement climatique est à l'origine de catastrophes majeures. Cette semaine, l'ouest de la France va connaître une tempête sans doute équivalente à celle de 1999. Alors, quels moyens déployer en faveur de la sécurité civile ? Je pense aux matériels, aux pompiers de Paris, entre autres brigades, et aux Sdis, mais aussi, bien que les crédits en question relèvent d'une autre discussion budgétaire, à Météo France – et on se souvient en cette période à quel point elle joue un rôle indispensable.
Évoquons en quelques mots la sécurité routière. Bien que le M. le Président de la République dise : « la bagnole, […] moi je l'adore »…