Intervention de Anne Stambach-Terrenoir

Réunion du mardi 27 septembre 2022 à 16h05
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Stambach-Terrenoir :

Dans le cadre de mon rapport pour avis sur les crédits consacrés aux politiques de développement durable, j'ai fait un état des lieux des choix politiques de votre ministère qui m'a valu deux surprises.

En premier lieu, malgré les enjeux écologiques toujours plus prégnants, le ministère de la transition écologique diminue depuis dix ans le nombre d'agents au sein de tous ses services, y compris dans les instances d'expertise placées sous son autorité. Au total, les effectifs ont baissé de 27 %. Bien loin de son slogan « Make our planet great again », Emmanuel Macron n'a pas infléchi la tendance.

Je cite quelques chiffres pour illustrer ce désastre : les agences de l'eau ont vu leurs effectifs baisser de 19 %, ceux de Météo France ont reculé de 23 % et ceux du Cerema de 21,5 %. Pour ce dernier, qui assure un appui scientifique essentiel aux collectivités locales et aux services de l'État, le pronostic vital est engagé selon un rapport conjoint du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) et de l'Inspection générale de l'administration.

Deuxième surprise, nous compensons la destruction de nos compétences publiques en faisant appel à des cabinets de conseil pour des montants colossaux. Plus de 115 millions d'euros ont ainsi été dépensés entre 2018 et 2021 ; les dépenses de conseil en stratégie et organisation ont été multipliées par dix en quatre ans pour atteindre 21 millions d'euros en 2021.

Au lieu de nous armer pour faire face à l'urgence écologique, le choix a été fait sciemment de nous priver d'un savoir-faire et d'une expertise cruciaux pour remplir les poches de cabinets privés. 100 millions d'euros, c'est 22 % de la masse salariale de l'Office national des forêts (ONF). Après un été où 62 000 hectares de forêt sont partis en fumée, cet argent aurait pu être bien mieux utilisé, c'est une évidence. Monsieur le ministre, vous avez déclaré que notre maison était en train de brûler. Il est temps qu'aux paroles succèdent les actes.

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