À Aix-en-Provence, par exemple, il n'est plus possible de trouver un médecin traitant. Il faut sortir des préjugés : nous n'avons pas assez de médecins globalement. Je ne dis pas, néanmoins, que l'on ne peut rien faire d'autre que de réguler la pénurie. Il faut par exemple déterminer l'orientation des internes. Faut-il en former autant dans certaines spécialités qu'en médecine générale, par exemple ? Ce ne sont pas des sujets faciles, car ils relèvent de l'autonomie des universités et sont à la main des doyens, mais nous devons y travailler : c'est ainsi que nous pourrons accroître assez rapidement le nombre de professionnels dans les territoires.
Il ne faut pas croire, en tout cas, qu'il y aurait assez de médecins quelque part. Quel député, d'ailleurs, accepterait que les médecins sortant de l'université ne s'installent plus dans son territoire, au motif qu'il y en aurait trop ? Y a-t-il un seul député pour considérer qu'il y a assez de médecins généralistes dans son territoire ? L'un des députés du quinzième arrondissement de Paris m'expliquait récemment qu'il était devenu impossible de prendre un rendez-vous avec un médecin traitant dans sa circonscription ! Regardez les chiffres : nous sommes dans le creux de la courbe démographique. Nous devons former davantage et orienter – mais c'est au niveau de l'université que cela se fait– les futurs médecins vers les spécialités nécessaires dans les territoires.