Pour résumer, il y a toujours un décalage entre le discours et sa traduction budgétaire. La ministre déléguée Olivia Grégoire voulait faire de l'ESS le fer de lance d'une économie plus durable ; finalement, celle-ci reste le parent pauvre – ou plutôt maigre – de l'affaire, surtout si on la compare avec les pays voisins. L'Espagne investit massivement dans ces secteurs et nous sommes toujours incapables d'appuyer avec force sur des leviers de croissance plus vertueux.
Nous considérons qu'il faut flécher des crédits en ingénierie au plus près des territoires, notamment auprès des Cress, pour permettre aux acteurs de mener à bien des projets, de mutualiser les connaissances et de renforcer les compétences. La disparition de 15 000 emplois aidés fragilisera nécessairement le secteur, qui s'appuie en partie sur ces dispositifs.
Nous regrettons également l'absence de visibilité sur ces crédits. Sans aller jusqu'à la loi de programmation que nous souhaiterions, il y a tout de même des moyens d'assurer un fléchage plus net. Comme le rapporteur pour avis, nous souhaitons que France 2030 puisse flécher une partie des investissements d'avenir sur l'ESS. Il faut donner aux acteurs, fragilisés par l'inflation, la possibilité d'y faire face et de continuer à investir en s'appuyant sur une ingénierie renouvelée et des crédits à la hauteur de la place que l'ESS occupe de plus en plus dans les discours.