Le temps est à la fermeté, avez-vous dit. Cet état d'esprit était de mise pendant le précédent quinquennat ; durant la crise sociale, l'envoi manu militari du RAID (recherche assistance intervention dissuasion) et du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale), bien plus rapide que la réponse aux besoins sanitaires, l'a montré. Nous espérons que vous ne serez pas préoccupé par les seules réponses sécuritaires, quand les enjeux fondamentaux ont trait à la question sociale et aux inégalités – qu'il s'agisse des prix des produits alimentaires, des revenus, de l'emploi ou du logement. Antoine Léaument a bien rappelé l'inégalité structurelle entre l'Hexagone et les outre-mer ; à ces problèmes structurels, il faut des solutions structurées.
Nous avons défendu tout au long du précédent mandat la nécessité d'un plan d'urgence doté de moyens à la hauteur : augmentation du SMIC, extension de la prime de vie chère, blocage des prix des produits de première nécessité par la réforme du BQP, plan de scolarisation, d'insertion des jeunes et de développement de l'économie locale, instauration du principe de faveur pour garantir 50 % de recrutements locaux dans tous les corps de la fonction publique, alignement des prestations sociales à Mayotte, mise en valeur des ressources disponibles pour atteindre l'autonomie énergétique, activation du dispositif ORSEC eau potable, partout où les pénuries sont quotidiennes.
Êtes-vous prêt à considérer ces enjeux et quels moyens y consacrerez-vous ? Comptez-vous traiter les problèmes plus structurels par l'investissement massif dans les canalisations, la dépollution et l'énergie… ?