Avec le remaniement de juillet, le ministère des outre-mer est passé sous la tutelle du ministère de l'intérieur. C'est un mauvais message envoyé aux ultramarins, qui y voient un affaiblissement institutionnel et se sentent encore plus abandonnés. Les députés ultramarins de la NUPES ont exprimé collectivement leur ras-le-bol le 20 juillet, dans une conférence de presse commune, lors de l'examen du projet de loi portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat. Dans ce texte, les spécificités des outre-mer n'ont pas été prises en compte.
Le Président de la République a reçu certains de ces élus, en votre présence, le 7 septembre. Il a affirmé que nous étions arrivés au bout d'un cycle et qu'il fallait aborder les problèmes sans tabous. Il s'est prononcé pour le plein emploi outre-mer, a plaidé pour faire bouger les normes et les adapter aux territoires. Vous-même avez annoncé un Oudinot de la vie chère, qu'en est-il ? Les mois passent et les conditions de vie des ultramarins continuent de se dégrader. Il y a urgence à agir !
Par ailleurs, le groupe Total a appliqué une baisse de 20 centimes par litre sur les carburants en métropole. À la suite de plusieurs interpellations, il a accepté d'étendre ce rabais outre-mer. Mais, récemment, le grand patron de Total a clairement mis en cause le Gouvernement, affirmant que vous lui aviez demandé de ne pas appliquer cette ristourne outre-mer. La demande du Gouvernement est en totale contradiction avec l'Oudinot. Ne pensez-vous pas que la ristourne aurait dû être appliquée prioritairement dans ces territoires, où la pauvreté et le chômage sont plus importants et les salariés moins bien payés ?
Enfin, confirmez-vous que vous êtes favorable à des adaptations et à la différenciation pour les outre-mer ? Plus précisément, pour La Réunion, êtes-vous pour la suppression de l'alinéa 5 de l'article 73, dit amendement Virapoullé ?