Il y a un peu plus d'une vingtaine d'années, j'avais rédigé un rapport intitulé « agriculture biologique et enjeux environnementaux ». Une partie de mon rapport allait pleinement dans le sens de tout ce que vous avez évoqué au début. J'avais également abordé les impacts de l'agriculture biologique sur l'environnement, notamment sur la faune et la flore. On observait des impacts négatifs liés à certaines molécules qui ont entretemps été interdites en agriculture biologique.
Mais il reste le cuivre, cette molécule connue de tous. Et nous avons constaté une toxicité dans les sols au-delà d'une certaine dose, en particulier dans les parcelles de vignes. La faune était impactée, notamment les vers de terre. J'aimerais connaître votre avis sur le plafonnement des doses de produits utilisables à l'hectare en agriculture biologique, pour le cuivre et pour d'autres molécules. Cette année, nous avons connu une très forte pression mildiou-oïdium, ce qui a nécessité des doses importantes de traitement, notamment dans la vigne mais aussi dans l'arboriculture.
J'aimerais également avoir votre opinion sur la coexistence de deux modes de production – conventionnel et bio – sur une même exploitation. C'est assez fréquent, en arboriculture notamment.
Vous évoquiez tout à l'heure les fonds consacrés à l'agriculture biologique par l'État et la nécessité d'en faire davantage. Il me semble que l'État finance ses propres cantines à hauteur de 120 millions d'euros. J'aimerais, à ce propos, connaître votre opinion sur les fonds supplémentaires annoncés par le ministre de l'agriculture à destination de l'agriculture biologique à l'occasion du salon Tech&Bio.
Vous avez mentionné tout à l'heure les difficultés tenant à la chaîne de valeur de la filière bio. C'est une problématique pour l'agriculture au sens large. Nous avons adopté différents textes à ce sujet, dont il me semble qu'ils ont produit certains résultats en matière de prix pour les agriculteurs. Comment expliquez-vous leur manque d'efficacité, pour ce qui concerne les produits bio ?
Vous nous avez fait part de votre étonnement quant à la coexistence de deux labels environnementaux à l'échelle du pays : HVE et bio. Pour ma part, je pense qu'il est préférable d'avoir les deux. Ne pensez-vous pas que nous ayons amélioré les pratiques grâce à des labels du type HVE ?