Le 5 septembre, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté a visité le centre pénitentiaire de Saint-Étienne-La-Talaudière. Je m'y suis moi-même rendu hier. Permettez-moi de faire part de ce que j'ai vu et entendu, ainsi que de mon malaise devant l'état de cet établissement, construit en 1968 à proximité d'un quartier résidentiel. Il cumule tous les handicaps : insalubrité, insécurité des riverains et pénibilité du travail pour les surveillants. Cet état alarmant avait conduit certains de vos prédécesseurs – Michel Mercier et Jean-Jacques Urvoas – à s'engager en faveur de la construction d'un nouvel établissement. Malgré l'évaluation qui a conclu en 2018 à l'importante vétusté de la prison, le projet de nouvelle maison d'arrêt a été enterré.
Ce fut une erreur, car trois ans plus tard et après des travaux coûteux et insuffisants, nous nous trouvons dans une impasse. On a paré au plus pressé en tentant de sécuriser le périmètre de la prison en bordure du lotissement voisin, et en lançant une première phase de travaux d'installation de douches dans les cellules. Mais, au rythme où vont les choses, la réhabilitation ne sera pas achevée avant une dizaine d'années. Encore faudra-t-il qu'une nouvelle tranche de très gros travaux soit lancée. D'ailleurs, cela ne réglera rien, car c'est la conception même des locaux qui est en cause. Les riverains doivent encore faire face régulièrement à des intrusions et les cellules réaménagées sont devenues très exiguës.
Face à l'échec de cette réhabilitation, pourriez-vous réexaminer la situation de la prison de Saint-Étienne-La-Talaudière et la demande, plus que jamais justifiée, de construction d'un nouvel établissement ? Je sais que beaucoup d'établissements sont en difficulté, mais je tenais à faire ce témoignage au regard des objectifs que vous avez affichés – et que je partage.