Je vais vous parler d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, où une grande partie des salariés des grandes fédérations d'éducation populaire, comme les centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active – Ceméa – ou la fédération des Francas, ainsi que des organismes de vacances et de loisirs associés aux organismes publics – PTT, Caisse des dépôts, etc. – étaient mis à disposition par leur administration d'origine, notamment l'Éducation nationale. Leur salaire était donc pris en charge – tout ou partie, mais souvent tout – par leur administration d'origine, ce qui allégeait d'autant, et dans une proportion non négligeable, le budget des associations.
De la mise à disponibilité, on est ensuite passé au détachement, et ce fut aux associations de payer les salariés. Ce changement, qui est intervenu à un moment où les associations ont également vu leurs subventions baisser massivement, a laissé certaines d'entre elles totalement exsangues. Nous proposons donc, avec cet amendement d'appel, de réinstaurer la possibilité d'une réelle mise à disposition des fonctionnaires de l'Éducation nationale. Le manque d'attractivité du métier d'enseignant, qui est en crise, tient notamment au fait qu'il y a peu de possibilités d'évolution au cours de la carrière. Permettre à des enseignants de prendre un temps pour aller travailler dans une association d'éducation populaire, une colonie de vacances ou auprès de jeunes dans un autre cadre nous semblerait très positif.