Nous sommes favorables à l'instauration d'un service national, car il est nécessaire d'assurer la cohésion nationale, de permettre aux jeunes de s'investir au service de l'intérêt général, mais le SNU pose trois problèmes. Premièrement, il est réservé à des mineurs de 15 à 17 ans ; c'est absurde. Le service national a toujours été réservé à des jeunes majeurs. Deuxièmement, il adopte une forme édulcorée du service militaire, or, pour nous, les valeurs de la République ne se résument pas au port de l'uniforme ou au lever des couleurs. Troisièmement, vous imposez le SNU aux lycéens en classe de seconde, pendant leur scolarité. Certes, formellement, vous laissez le choix entre la participation à un stage en entreprise ou à un séjour de cohésion, mais nous savons très bien que moins de 550 000 places en stage seront disponibles pour les lycéens en juin, et donc que les élèves plus fragiles seront refusés en stage et devront pour cette raison participer au SNU par défaut.
Des associations, des fédérations d'éducation populaire mènent déjà un excellent travail de formation des citoyens, en faveur de la cohésion nationale. Nous proposons donc que les crédits actuellement alloués au SNU soient versés à un fonds de soutien à ces associations – soit intégralement, aux termes de l'amendement II-AC353, soit en partie seulement, à hauteur de 38 millions d'euros, aux termes de l'amendement II-AC352, qui est de repli.