Dans le projet annuel de performances de la mission Sport, jeunesse et vie associative, il est encore et toujours question de financer la lutte contre les discriminations et des politiques d'inclusion et d'aider à la réinsertion des personnes placées sous main de justice. Ces priorités nous laissent perplexes et nous rappellent amèrement le vide sidéral de la commission d'enquête relative à l'identification des défaillances de fonctionnement dans le monde du sport, qui a choisi d'occulter des problèmes majeurs.
Depuis plusieurs années, le ministère des Sports est à côté de ses crampons sur des enjeux cruciaux et sensibles. Je pense notamment à la montée du communautarisme et au développement de l'islamisme. Oui, les fédérations sportives sont aujourd'hui des cibles pour les ennemis de la France. Dès 2011, le Conseil de l'Europe tirait la sonnette d'alarme : un rapport intitulé Éthique et sport en Europe pointait l'enrôlement de jeunes par des extrémistes dans le cadre de pratiques sportives. En juillet 2020, un rapport du Sénat alertait à son tour sur la radicalisation islamiste au sein de certaines fédérations sportives, terreau fertile pour les prédicateurs. Depuis trop longtemps, la France fait face à des mouvements régressifs et islamistes comme les hijabeuses, qui ont notamment déposé un recours devant le Conseil d'État pour avoir le droit d'exhiber leur étendard de soumission. Le 11 juin dernier, le journal Le Parisien dévoilait l'ampleur des incidents liés au port du voile et montrait que certains clubs méprisent délibérément le règlement de la Fédération française de football. Prosélytisme, communautarisme, radicalisation : oui, les revendications politico-religieuses se multiplient, et vous regardez ailleurs.
Demain, le fonctionnaire du ministère des Sports, sociologue et ancien gendarme Médéric Chapitaux dévoilera son deuxième ouvrage sur l'impuissance de l'État face au communautarisme islamiste, Quand l'islamisme pénètre le sport. Alors que le sport est souvent présenté comme un vecteur d'intégration et d'inclusion, ce qu'il est aussi, l'auteur met en lumière la face sombre de certains clubs, plus particulièrement dans le football et les sports de combat. Dans cette enquête choc, il est notamment question de recrutements réservés aux musulmans, comme dans un club de sport de combat du centre de la France, ou encore du président d'un club de football du Grand Est qui dirigeait lui-même les prières d'un groupe de salafistes dans les vestiaires. Selon un autre acteur du football, les prières dans les vestiaires, c'est courant et c'est admis. Le sport féminin n'est pas non épargné par la violence islamiste : rappelons le cas de cet arbitre de Pierrefitte qui a dû être escorté par les forces de l'ordre parce qu'il avait eu l'audace de faire appliquer le règlement et de refuser de faire jouer le match car les joueuses souhaitaient rester voilées. Les islamistes avancent et colonisent le sport car les pouvoirs publics reculent et désertent la bataille culturelle.
Quels changements depuis ces alertes ? Quelles initiatives ? Quelles propositions ? Rien. À l'évidence, vos priorités sont déconnectées de celle des Français et des urgences de l'heure. Quand entendez-vous lutter contre l'entrisme islamiste dans le monde du sport ? Allez-vous enfin vous donner les moyens d'expulser le communautarisme islamiste de tous les terrains de sport et de toutes les fédérations françaises ? Nous avons 5 000 terrains de proximité, c'est bien ; veillez à ce qu'ils ne deviennent pas 5 000 terrains islamisés.