En tant que force engagée dans nos territoires, la gendarmerie est pleinement mobilisée sur les côtes du littoral Nord face aux importantes tentatives de migration en direction de l'Angleterre. Après le démantèlement de la « jungle de Calais » en 2016, la pression ne s'est pas relâchée.
Les gendarmes sont hélas habitués aux drames humains. Les contrôles s'intensifiant sur les axes et sur les plateformes frontalières, des réseaux de passeurs équipés de small boats se sont développés et les tentatives de traversées maritimes se sont multipliées. Alors qu'une quinzaine étaient dénombrés, en 2017, nous sommes passés en 2022 à plus de 45 000 traversées de la Manche à bord d'embarcations de fortune. Les migrants mettent leur vie en péril pour passer, coûte que coûte, en Angleterre.
Face à ces traversées, nos gendarmes sauvent des vies, parfois au péril de la leur. Je tiens ici à leur rendre hommage et à saluer leur dévouement. Le sauvetage de naufragés constitue en effet une mission périlleuse. Or ces missions ne font que s'ajouter à leurs multiples tâches quotidiennes. Il s'agit également d'un travail ingrat, puisque les résultats sont très peu visibles. Les tentatives de passages s'enchaînent inlassablement et de façon exponentielle. Ces traversées se réalisent maintenant en plein jour, qu'importe le temps. Surtout, nous voyons apparaître des traversées de masse. Le 22 août 2021, près de 1 300 migrants ont ainsi traversé la Manche en une seule journée.
Mon général, j'entends presque chaque jour la résignation, voire l'épuisement de nombreux effectifs quant à leurs sollicitations face à la pression migratoire, chez les personnels d'active comme chez les réservistes qui, pour certains, sont presque exclusivement mobilisés pour faire face à ce drame humain et à cet enjeu politique majeur. Alors que le recrutement et la fidélisation sont des enjeux cruciaux dans le monde militaire, cette situation ne permet pas forcément de créer des vocations. Vous n'êtes pas responsable des choix politiques et des errements de la politique migratoire. Néanmoins, dans le cadre du PLF, pouvez-vous nous préciser quels moyens vous sont attribués pour répondre à cette sur-sollicitation ?