Élue d'une circonscription qui comprend sept quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), je suis en cette rentrée plus inquiète encore que les années précédentes : après avoir subi la crise sanitaire, les habitants de ces villes populaires sont très durement touchés par l'inflation dans leur vie quotidienne. De nombreux chiffres le montrent, mais je m'appuie sur des faits très précis que j'observe dans ma circonscription. Les enfants, en particulier, ont de plus en plus conscience de la pauvreté dans leur entourage, comme l'a souligné le Secours populaire dans des alertes que vous avez certainement entendues. De nombreux lycéens en viennent à garder de la nourriture pour leurs camarades qui ne peuvent pas payer la cantine. Ces phénomènes s'aggravent de manière très significative dans les quartiers populaires.
On entend souvent de belles paroles au sujet de ces quartiers ou, à l'inverse, des propos très stigmatisants, mais ce que nous attendons, ce sont des actes très forts : il n'y a que par la solidarité, donc par une action intense de l'État, que nous pourrons leur venir en aide. En réalité, je ne vous en demande pas plus, monsieur le ministre, car je sais que la politique d'augmentation des inégalités menée sous le précédent quinquennat va se poursuivre ; bien évidemment, nous nous la combattrons.
J'en viens à des questions précises concernant les QPV.
Des élus proposent qu'un pourcentage significatif du fonds vert soit attribué à ces quartiers. Qu'en pensez-vous ?
Certaines villes, comme Gennevilliers, demandent une révision du périmètre des QPV. Elles souhaitent qu'un travail chirurgical soit réalisé pour objectiver l'entrée dans cette catégorie. La présence d'une petite zone pavillonnaire en périphérie d'un quartier suffit parfois à occulter toutes les autres données qui justifieraient son inclusion dans les QPV.
Comme d'autres villes et intercommunalités, les villes populaires sont affectées par l'augmentation du prix de l'électricité et du coût des matériaux utilisés dans le bâtiment et les travaux publics (BTP). Ne pourrait-on pas indexer les subventions et dotations sur le taux réel d'inflation ? Cette demande émane de plusieurs villes de la banlieue parisienne et de l'Île-de-France.
Les collectivités souhaitent avoir des indications sur les conditions de renouvellement des contrats de ville. Elles demandent fortement d'être mieux associées à ce processus.
Pour finir, l'aide annoncée pour aider les communes à isoler les bâtiments municipaux est loin d'être à la hauteur. J'espère que d'autres mesures sont prévues.