J'aurai l'occasion, monsieur Bazin, de revenir sur les points que vous venez d'évoquer. Permettez-moi auparavant de répondre à Jérôme Guedj, en le remerciant d'avoir abordé ce sujet. Le 19 octobre, lors d'une opération de vaccination effectuée par le centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes, un jeune élève de cinquième du collège Saint-Dominique de Saint-Herblain a en effet, dans la période de quinze minutes qui suit l'injection vaccinale, fait un malaise vagal – c'est le principal effet indésirable de toute vaccination, sans lien avec le produit injecté – et a chuté lourdement. Les équipes sur place ont fait appel à une structure mobile d'urgence et de réanimation (Smur) pour le transporter à l'hôpital. Suite à un traumatisme crânien, sa situation s'est dégradée au fil des jours et propagée à l'ensemble de son organisme.
Je pense bien sûr à la douleur de ses parents, à leur colère sans doute, ainsi qu'à l'ensemble de la communauté éducative de ce collège. Sitôt l'événement survenu, une cellule d'appui psychologique à destination des élèves et des enseignants a été ouverte. Nous avons par ailleurs immédiatement saisi l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) afin de vérifier qu'il n'y avait pas de lien entre le produit injecté et le malaise de l'élève. L'agence régionale de santé (ARS) a diligenté une enquête administrative sur cet événement indésirable grave – pour reprendre ce terme un peu effrayant, monsieur Guedj. Derrière ces mots se cachent en effet la douleur, l'émotion et l'incompréhension totale face à une situation sur laquelle personne n'a de réponse.
Nous sommes en période de vacances scolaires et la campagne est donc suspendue en Loire-Atlantique. Nous discuterons de sa poursuite ; personne ne doit banaliser ce traumatisme. Sachez que nous examinerons l'ensemble de la séquence – l'injection, les quinze minutes de repos sur une chaise et la prise en charge à la suite de la chute – et rendrons publics tous les éléments à notre disposition.
Comme je l'ai déjà souligné, la syncope, ou malaise vagal, est le premier risque lors d'une vaccination, et cette réaction est plus forte chez les adolescents. C'est pourquoi la surveillance pendant une durée de quinze minutes est bien observée par toutes les équipes médicales – j'ai pu le constater lors de mes déplacements – afin de s'assurer que l'enfant se porte bien. Malheureusement, dans le cas que nous évoquons, il s'est produit une chute tragique.
Sur 20 000 vaccins injectés, il s'agit du seul événement dramatique que nous ayons à déplorer. 100 000 parents ont donné leur approbation et nous suivons de près la campagne vaccinale.
Permettez-moi, en votre nom et au nom du Gouvernement, d'adresser à la famille toutes nos pensées. Je suis certain que cet événement ne remettra pas en cause la dynamique de protection vaccinale, même si, bien sûr, la protection collective ne change rien au drame individuel et humain.
Pour répondre à M. Dharréville, puisque nous reviendrons sur les autres questions dans le cadre de l'examen des amendements, le vaccin employé est très connu et documenté : il a été administré 300 millions de fois dans le monde et j'ai demandé à l'ANSM de renforcer la surveillance sur son administration. Le fait que la France se lance dans cette vaccination ne crée donc pas d'effet de niche. Toutefois, je partage votre préoccupation. Comme dans le cas du traitement contre la bronchiolite, le Beyfortus, nous sommes parfois face à des innovations thérapeutiques très rapides qui nous placent dans une situation de déséquilibre vis-à-vis des laboratoires. Nous n'avons pas encore de dispositif de régulation bien établi à ce sujet et je suis prêt à y travailler. L'idée est néanmoins, avant tout, de saisir les innovations thérapeutiques – c'est ce que nous avons fait s'agissant du Beyfortus.