Mais ces quelques mesures, diluées, ne suffisent pas à cacher le verrouillage des dépenses de santé dans une logique d'austérité budgétaire. Permettez-nous donc d'émettre de sérieux doutes quant à la sincérité de vos budgets : pour chaque budget de la sécurité sociale que vous nous présentez, il nous faut systématiquement rectifier l'objectif de dépenses de l'assurance maladie. Comment voulez-vous que les hôpitaux puissent prévoir durablement leur trajectoire financière avec de tels rafistolages budgétaires, qui ne sont jamais bon signe ?
Pour 2024, nous sommes particulièrement inquiets – et nous ne sommes pas les seuls. La Fédération hospitalière de France évoque la nécessité d'un abondement de 2 milliards pour financer les seuls besoins de cette année. Il s'agit de couvrir le coût de l'inflation et les dépenses d'investissement et vous répondez par la maîtrise des dépenses ! Nous rejetons un tel cadre, où chaque progrès s'accompagne d'une mesure d'économie !
Vous osez aussi lancer la chasse aux arrêts maladie, pourtant seule porte de sortie pour les Français en souffrance au travail après vos réformes de l'assurance chômage et des retraites. En doublant la franchise sur les médicaments, vous faites peser leur pénurie sur les Français, tout en arrosant d'argent public les industriels pharmaceutiques qui délocalisent à l'étranger.
L'effondrement climatique a commencé : l'année 2023 sera la plus chaude jamais connue. Les Restos du cœur ne sont plus capables de fournir l'aide alimentaire aux plus fragiles, les maladies chroniques explosent et frappent d'abord les plus précaires. Quelle est votre réponse face aux 12 millions de personnes atteintes d'affections de longue durée ? « Il faut maîtriser la dépense. » Nous ne pouvons y souscrire. Nous voterons donc pour cette motion de rejet.