Or non seulement nous ne voyons rien venir, mais vous aggravez la crise en détricotant le prêt à taux zéro (PTZ) et en supprimant le dispositif Pinel.
L'outil fiscal n'est qu'une partie de la réponse mais il ne peut être à ce point négligé. Tous les voyants sont au rouge. La nouvelle réglementation relative au diagnostic de performance énergétique pourrait faire sortir du marché locatif plus de 2 millions de logements au 1er janvier 2025, plus de 3 millions de logements supplémentaires au 1er janvier 2028 et encore 6,5 millions de logements entre 2028 et 2035. C'est une bombe sociale et M. le ministre Bruno Le Maire a eu raison de demander, au minimum, une trêve. Elle est désormais urgente, alors que la fiabilité même du diagnostic est mise en cause.
La hausse interminable des taux d'intérêt et l'application du taux d'usure ne permettent plus à nos compatriotes d'accéder à la propriété. Et que dire de l'objectif zéro artificialisation nette, le ZAN, et surtout des conditions de son application, qui crispe les élus, interdit le développement des territoires ruraux et empêche ses habitants de faire construire leur maison. C'est le rêve d'une vie dont vous privez des milliers de Français.
Enfin, vos ajustements de dernière minute sur les bénéficiaires du PTZ ne masquent pas le fait que vous en excluez la maison individuelle. C'est donc près de 90 % du territoire français qui sera écarté de ce dispositif essentiel alors qu'il a fait ses preuves.
Madame la Première ministre, la crise du logement fait craindre une tragédie sociale. Revenez sur vos mesures qui ne feront qu'accentuer la crise et assouplissez les dispositifs contraignants que subissent les propriétaires !
Mon deuxième regret concerne l'ampleur du déséquilibre budgétaire. Je l'ai déjà dit, nous avons le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé d'Europe après le Danemark. Notre taux de dépenses publiques est supérieur de 8 points à celui de la moyenne de la zone euro. Seuls trois pays de la zone euro – Malte, la Slovaquie et la Belgique – accusent un déficit public plus important que le nôtre, et nous serons les derniers de la classe en 2027. Notre dette dépasse les 3 000 milliards d'euros et nous sommes désormais dans le trio de tête des pays les plus endettés d'Europe derrière l'Italie et la Grèce. Nous avons dégringolé de quatre rangs depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Enfin, la charge de la dette explose, alors que la France empruntera un montant record de 285 milliards en 2024 !