Agir auprès des parents est un levier d'action évident pour la prévention précoce de nombreux risques. Or les parents manquent de repères. Le soutien à la parentalité peine à émerger comme une politique publique à part entière ; ses dispositifs demeurent locaux, mal coordonnés, mal connus des parents et sont, en définitive, trop peu utilisés.
Dans le même temps, et paradoxalement, les parents sont submergés par une masse de discours sur la parentalité ou sur les méthodes éducatives, et ils ne savent pas à qui ils peuvent faire confiance.
Le contexte de recomposition majeure des familles depuis un demi-siècle – délitement du cercle familial, augmentation des séparations conjugales, recompositions, éloignement des grands-parents qui conseillent ou relaient en cas de besoin –, l'apparition de nouveaux risques font qu'il est peut-être plus compliqué d'être parent aujourd'hui. C'est toute cette réflexion que je souhaite engager pour aboutir à une politique structurée et cohérente de l'accompagnement des parents, les pères comme les mères, à tous les moments clefs de la vie des familles, face aux défis qu'elles rencontrent, petites questions du quotidien comme situations exceptionnelles ou difficiles. Il n'y a pas de tabou dans les pistes que nous explorons.
Ce sont ces travaux ambitieux, systématiques, structurants, qui seront efficaces pour répondre avec fermeté et justice aux manquements des mineurs auteurs et des parents défaillants et pour appeler à la responsabilité des uns et des autres : tout l'inverse de la proposition inconstitutionnelle, partielle, inopérante et clairement populiste que vous proposez.