Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du jeudi 12 octobre 2023 à 9h00
Soutenir les femmes qui souffrent d'endométriose — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Je ne le crois pas !

Il est grand temps au contraire de prendre cette question à bras-le-corps, parce que les millions de Françaises qui voient chaque jour leur vie empoisonnée par l'endométriose doivent enfin être prises en considération. Parce que cette maladie chronique est associée à des douleurs aiguës et perturbantes au moment des règles, ou pendant les rapports sexuels, et parce qu'elle peut également provoquer une infertilité. Parce qu'il n'existe pas de remède contre l'endométriose, les traitements actuels ne visant qu'à en soulager les symptômes. Parce que le diagnostic est toujours complexe et qu'il ne peut être précoce, par manque de prévention. Parce que la majorité des professionnels de santé ne savent pas toujours que des douleurs pelviennes pénibles et perturbantes ne sont pas normales, si bien que les femmes qui pourraient bénéficier de traitements médicamenteux contre les symptômes de l'endométriose ne s'en voient pas forcément prescrire, ce qui retarde l'accès aux traitements existants comme les analgésiques non stéroïdiens – les antidouleurs – ou bien les contraceptifs oraux ou progestatifs. Enfin, parce que les professionnels de santé manquent encore d'outils pour repérer avec précision les personnes les plus susceptibles d'être atteintes d'endométriose.

Oui, c'est vrai, le ministre des solidarités et de la santé de l'époque, Olivier Véran, avait bien lancé en mars 2021 des travaux d'élaboration d'une première stratégie nationale contre l'endométriose. Oui, c'est encore vrai, un rapport sur l'endométriose a bien été remis au même ministre Véran en janvier 2022, avançant des propositions pour lutter contre cette maladie gynécologique. Oui – et personne ne le nie –, une résolution visant à faire de l'endométriose une affection de longue durée, portée par la députée insoumise Clémentine Autain, a déjà été adoptée en janvier 2022, à l'unanimité, à l'Assemblée nationale.

Oui, tout le monde a posé sa pierre, et tant mieux, – même si, avouez-le, les résultats concrets se font attendre.

La proposition de loi que nous examinons vise à soutenir les femmes qui souffrent de cette maladie ; elle prévoit notamment l'exonération des frais de sécurité sociale, la caractérisation en affection de longue durée et la reconnaissance, sur la base du volontariat, du statut de travailleuse handicapée. Comment refuser toutes ces avancées aux femmes concernées, au prétexte que le texte provient du Rassemblement national ? C'est tout simplement minable, et même déshonorant !

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