La question de l'endométriose dit beaucoup du rapport de nos sociétés aux femmes. Il s'agit d'une maladie inflammatoire chronique qui se caractérise par le développement de la muqueuse utérine en dehors de l'utérus et qui conduit à des douleurs terribles pour les personnes qui en sont atteintes : troubles digestifs et urinaires, fatigue invalidante, règles douloureuses, et ainsi de suite. C'est une maladie ancienne : dans l'Antiquité déjà, des personnes se plaignaient de symptômes similaires et peut-être est-elle même à l'origine de ce que l'on a appelé « hystérie ».
Comme souvent quand il s'agit de la santé des femmes, nous avons du retard. Il aura donc fallu attendre des siècles pour que soit prise au sérieux la question des douleurs des femmes – elles qui sont constamment accusées de chipoter, de simuler ou d'exagérer. Mais le chemin est encore long, très long. Savez-vous comment l'endométriose est le plus souvent diagnostiquée ? Pas parce que des femmes se plaignent de douleurs récurrentes lors des rapports sexuels ou des menstruations, mais parce que l'endométriose est l'une des premières causes d'infertilité. En attendant de faire des enfants, bien des femmes ne se voient prescrire que des antalgiques ou s'entendent dire qu'un traitement ne leur sera proposé que lorsqu'elles voudront enfanter et que d'ici là, elles peuvent prendre des traitements hormonaux pour endormir les symptômes.