L'endométriose est une affection gynécologique fréquente et complexe qui perturbe le bien-être physique des femmes. Source de douleurs chroniques et d'infertilité, cette pathologie peut engendrer des conséquences psychologiques parfois lourdes et avoir des répercussions sur la vie intime des femmes. Cela a été dit, chaque cas est différent, chaque histoire aussi. En 2023, dans notre pays, les femmes restent confrontées à un retard de diagnostic quasi systématique de sept ans en moyenne – autant d'années pendant lesquelles l'errance médicale est une source de souffrance supplémentaire. Un diagnostic précoce et des soins adaptés soulageraient grandement toutes ces femmes.
Face à ces constats, Olivier Véran, alors ministre des solidarités et de la santé, annonçait en février 2022 une stratégie nationale de lutte contre la maladie, afin d'améliorer sa détection en amont et sa prise en charge. Cette stratégie prévoyait la création de filières territoriales adossées à des centres de référence pour améliorer la qualité de la prise en charge des femmes, tant sur le plan diagnostique que thérapeutique, l'amélioration de la détection de l'endométriose par les médecins de santé scolaire, mais aussi les médecins libéraux et les radiologues, ou encore une meilleure prise en charge de la douleur. Mais à ce jour, rien de concret n'a émergé sur les territoires : l'accompagnement psychologique des femmes et la reconnaissance du caractère invalidant de cette pathologie demeurent un angle mort de nos politiques de santé publique.