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Intervention de Aurélien Rousseau

Séance en hémicycle du jeudi 12 octobre 2023 à 9h00
Soutenir les femmes qui souffrent d'endométriose — Présentation

Aurélien Rousseau, ministre de la santé et de la prévention :

Grâce à elles, la parole s'est libérée et, aujourd'hui, l'endométriose est, au même titre que d'autres pathologies, devenue un enjeu de la politique de santé publique. Je le dis en toute humilité : je ne sais pas si, sans leur abnégation, sans l'engagement de certains – et certaines – professionnels de santé et scientifiques à leurs côtés, les pouvoirs publics auraient agi et réagi aussi fortement.

Je sais que vous êtes également nombreux et nombreuses à porter haut cet enjeu, sur les bancs de cet hémicycle, dans la majorité comme dans les oppositions : Véronique Riotton, Véronique Louwagie, Marie-Pierre Rixain, Sébastien Peytavie, Mickaël Bouloux, Clémentine Autain, ainsi que les membres de la délégation aux droits des femmes dont vous faites partie, monsieur le rapporteur. Avec leurs idées, diverses, leurs approches, variées, les groupes politiques ont eux aussi contribué à rendre cette pathologie visible, à faire de sa juste prise en compte l'enjeu politique qu'elle mérite d'être. On ne peut que saluer la multiplication des initiatives sur le sujet, d'où qu'elles viennent, dès lors qu'elles proposent des réponses correctes et précises à de véritables problématiques.

La réponse du Gouvernement s'est quant à elle traduite dans la stratégie nationale de lutte contre l'endométriose. Il n'y a aucune inaction, monsieur le rapporteur. Cette stratégie, lancée par le Président de la République en janvier 2022, apporte une réponse collective, structurée, ambitieuse, mais aussi adaptable aux enjeux. Elle est le fruit de tous les travaux précédents. Elle n'a pas vocation – pardonnez ma trivialité – à « plier le match ». Elle doit au contraire s'adapter aux travaux des différentes instances, notamment parlementaires : l'action menée par la délégation aux droits des femmes ou encore la résolution de Clémentine Autain adoptée en 2022 l'ont ainsi nourrie et enrichie.

Fruit d'un long travail de coconstruction avec les professionnels et les associations, cette stratégie se décline sur le long terme comme sur le court terme, et permet d'apporter des réponses structurelles et opérationnelles. J'en présidais, mercredi dernier, depuis le centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes, le second comité de pilotage, avec la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche et la ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes. Ce comité de pilotage était poignant, en raison de la présence d'associations de patients, qui favorisent la libération de la parole, mais aussi grâce à la mobilisation des professionnels de tout un territoire, la Bretagne, du médecin généraliste aux meilleurs spécialistes du CHU, en passant par les centres experts de la douleur ou les kinésithérapeutes.

Oui, la problématique de l'endométriose soulève des enjeux d'accès aux soins, et je tiens pour indispensable, dans la lutte contre toutes les inégalités de santé, de garantir à toutes une prise en charge adaptée. Cela passe notamment par la reconnaissance des particularités et des vulnérabilités spécifiques auxquelles font face les femmes. C'est pour cela que l'un des objectifs de la stratégie est de donner accès à un diagnostic rapide et à des soins de qualité, sur l'ensemble du territoire.

Cela passe aussi par la structuration, dans chaque région, d'une filière dédiée à la prise en charge graduée de l'endométriose, s'intégrant aux organisations et aux dispositifs de coordination préexistants. Je veille personnellement à sa progression. Cinq régions, en France métropolitaine, sont déjà en stade dit « avancé » avec une filière en cours de finalisation ou finalisée. Vous l'avez dit : la réponse est encore trop hétérogène à l'échelle du territoire.

À Rennes, la semaine dernière, j'ai eu l'occasion de m'entretenir de manière approfondie avec les professionnels du réseau breton, les associations locales et nationales, et certaines patientes qui sont impliquées dans cette démarche. Tous reconnaissaient que le cadre fourni par la filière et les moyens qui lui sont alloués permettent de fédérer, sous certaines conditions sur lesquelles je reviendrai, toutes les bonnes volontés, pour proposer des parcours de soins exhaustifs, adaptés et innovants aux femmes qui en ont besoin.

La formation des soignants est au cœur du projet défendu par le réseau et par le Gouvernement. Nous avons fait des progrès au niveau national en ce sens, avec l'entrée de la pathologie dans le programme du deuxième cycle de formation des médecins, ou son inscription dans les orientations prioritaires de développement professionnel continu (DPC), mais les filières ont aussi tout leur rôle à jouer. Le sujet de la formation – y compris continue – est en effet central. Plusieurs amendements, notamment du groupe Les Républicains, vont d'ailleurs dans ce sens. Cependant, je ne pense pas que la loi soit le bon véhicule pour avancer sur ces enjeux.

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