Dans un contexte d'inflation et de hausse de la pauvreté, l'examen de la mission Solidarité, insertion et égalité des chances revêt une importance particulière. Nos concitoyens les plus en difficulté sont inquiets.
En matière de lutte contre la pauvreté et d'insertion, notre groupe ne cache pas sa déception. Le pacte des solidarités prend la suite de la stratégie de lutte contre la pauvreté. Les annonces vont dans le bon sens, mais la plupart des mesures étaient déjà connues. Nous ne voyons aucun changement d'ampleur alors que la précédente stratégie n'a pas permis d'enrayer l'augmentation de la pauvreté. Les crédits consacrés au nouveau pacte s'élèvent à 190 millions d'euros pour 2024, alors que ceux de la stratégie atteignaient 256 millions.
Je veux aussi insister sur la pauvreté outre-mer, sans commune mesure par rapport à l'Hexagone. Récemment encore, les outils de mesure la minimisaient pourtant, ce qui n'est pas sans conséquence sur l'attribution des minima sociaux.
Quant aux montants consacrés à l'aide alimentaire, nous craignons qu'ils ne demeurent insuffisants. Les files s'allongent et les associations doivent refuser du monde. De plus en plus, on y voit des étudiants et des travailleurs pauvres. La réalité, c'est qu'avoir un emploi ne protège plus de la pauvreté. C'est intolérable. Notre groupe continue d'appeler à la création d'un vrai chèque alimentaire pour les plus modestes.
En ce qui concerne le non-recours aux droits, nous ne pouvons que constater que le chantier de la solidarité à la source avance lentement, avec une ambition amoindrie par rapport au revenu universel d'activité. Le montant net social, qui en est la première étape, semble plutôt pénaliser certains bénéficiaires d'aides sociales.
Notre groupe avait déposé une proposition de loi pour permettre la gratuité de toutes les protections périodiques en pharmacie, mais aussi dans les établissements scolaires et universitaires. Un premier pas est fait dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), mais les expérimentations menées ne vous incitent-elles pas à aller plus loin ?
Nous nous interrogeons aussi sur la prise en compte des mesures prévues dans le projet de loi pour le plein emploi, que l'Assemblée vient d'adopter quasiment à l'aveugle. Vous attendez-vous à une baisse des bénéficiaires ? Pourriez-vous dresser un bilan des expérimentations en cours sur le versement du RSA, ainsi que sur sa recentralisation menée notamment à La Réunion ?
S'agissant des mesures relatives au handicap, les Esat se verront confier de nouvelles compétences. Des financements complémentaires sont-ils prévus à une hauteur suffisante pour accompagner ces transformations ?
En ce qui concerne enfin l'égalité entre les hommes et les femmes, il est difficile d'expliquer pourquoi les crédits de paiement consacrés à la lutte contre les inégalités et les violences diminuent, même légèrement. C'est pourtant une priorité affichée depuis le précédent quinquennat. Je me réjouis toutefois de constater que des crédits sont ouverts pour l'aide universelle d'urgence pour les victimes de violence conjugale, défendue par notre collègue Béatrice Descamps.