Intervention de Florence Goulet

Réunion du mercredi 11 octobre 2023 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorence Goulet :

Le Gouvernement propose une augmentation du budget de l'Outre-mer ; c'est déjà ça, serions-nous tentés de dire. Mais cette hausse ne masquera pas la situation catastrophique que connaissent nos territoires ultramarins depuis bien trop longtemps. Qu'a fait le Gouvernement depuis 2017 ? Pouvoir d'achat en chute libre, chômage endémique, jeunesse sous le seuil de pauvreté, agriculture en berne, immigration massive, criminalité croissante, problèmes sanitaires et environnementaux, avec le manque d'eau potable, le chlordécone, les sargasses… L'opération Wuambushu était censée mettre un terme au chaos migratoire à Mayotte, celui-ci n'a fait que s'aggraver depuis le retrait des forces de l'ordre : un vrai fiasco.

Comment accepter, quand on nous vante le plein emploi et l'industrie verte à tous les étages, que trois départements français n'aient tout simplement pas accès à l'eau du robinet ? Que, pour des raisons partisanes, de pure tactique politique, vos représentants au Parlement européen n'aient pas voté une proposition de résolution sur l'aide à l'accès à l'eau courante et potable dans ces régions ? Le panier de la ménagère Outre-mer est plus cher de près de 20 % que celui de l'Hexagone. Comment pouvez-vous tolérer ces inégalités ?

La France d'Outre-mer a besoin d'un électrochoc, d'une vraie ambition, d'une vraie politique de croissance et d'autonomie économique. Nous souhaitons la création d'un grand ministère d'État de la France d'Outre-mer et de son domaine maritime, qui défendra une loi de programmation permettant son développement à court, moyen et long terme. Mais nous en sommes très loin.

Nous nous abstiendrons lors du vote de ce budget : il manque autant de clairvoyance que d'ambition et n'apporte aucune vraie solution aux problèmes endémiques qui pénalisent nos compatriotes ultramarins, pourtant citoyens à part entière et non entièrement à part, et méritant à ce titre tout notre respect et notre considération.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion