La question est non pas de savoir si l'on aime les entreprises ou si l'on estime qu'elles doivent réaliser des profits, mais s'il est normal d'avantager à tel point les revenus du capital par rapport à ceux du travail. C'est le partage des richesses qui est en jeu.
À vous entendre, on finirait par croire qu'on est arrivé au plein emploi, alors qu'on en est très loin : plus de 7 millions de personnes sont actuellement au chômage. L'activité, en France, est avant tout soutenue par la consommation populaire. Or, celle-ci est pénalisée par l'inégalité des revenus, ce qui appelle un effort de redistribution. Nous connaissons une période difficile. Le taux de croissance annoncé pour l'année prochaine est plus faible que celui espéré par le Gouvernement, ce qui implique, sans être mû par des considérations idéologiques, de trouver des recettes.
Pour ma part, je suis favorable à une augmentation PFU, qui a au moins le mérite de lancer un signal. Je vous assure qu'à force de ne lancer aucun signal sur la taxation respective des revenus du travail et du capital, les gens vont finir par se dire que les premiers sont les plus imposés. Je ne suis pas d'accord avec cette logique.
Nous devons avoir ce débat tranquillement, sur la base d'éléments et non de manière caricaturale. Je suis favorable à une augmentation de 3 % du taux du PFU dans le projet de loi de finances pour 2024.