Nous avons une vision très différente des choses. En premier lieu, vous nous reprochez d'avoir baissé le taux de l'IS. Or, ce dernier a rapporté 28 milliards en 2018, 32 milliards en 2019, 37 milliards en 2020, 45,8 milliards en 2021 et 59,8 milliards en 2022, ce qui montre que ce n'est pas parce que vous abaissez le taux de l'impôt que vous réduisez son rendement, bien au contraire. Par la politique de l'offre que nous menons depuis six ans, nous faisons en sorte que les entreprises puissent se développer, réaliser des profits pour investir et embaucher. C'est le moteur de notre économie. Le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté, c'est d'accroître l'emploi. Les gens de ma génération ont connu un chômage endémique. S'il a aujourd'hui diminué, cela s'explique en partie par l'investissement et la création de richesses.
En deuxième lieu, vous ne pouvez pas reprocher à la fois aux entreprises de verser des dividendes et de les garder en leur sein. Plus les dividendes sont élevés, plus les recettes du PFU s'accroissent : c'est donc une bonne nouvelle, mais cela vous embête car vous n'aimez pas les entreprises ni le tissu industriel.
En troisième lieu, je voudrais vous rappeler les taux de PFU – prélèvements sociaux inclus – que pratiquent nos voisins : 26,4 % en Allemagne, 26 % en Italie, 19 ou 21 % en Espagne. Nous sommes plutôt dans le haut de la fourchette des pays européens, avec lesquels nous sommes en concurrence pour attirer les investisseurs étrangers.
Loin du PFU variable que vous nous proposez, la stabilité et la visibilité que nous offrons aux investisseurs permettent à notre économie de fonctionner plutôt mieux que celle de nos voisins.