Je vous remercie monsieur le président d'avoir organisé cette table ronde passionnante avec trois invités. Nous sommes bouleversés par la barbarie de ce pogrom organisé par le Hamas, que rien ne peut justifier. Loin de servir la cause des Palestiniens de Gaza, qui sont d'ailleurs pris en otage depuis tant d'années, les fanatiques mettent en péril Israël, la région, et la paix dans le monde. Israël a raison de vouloir anéantir cette organisation terroriste mais se pose une question fondamentale : comment anéantir cette organisation armée sans aboutir à un massacre de masse dans la bande de Gaza, qui forcerait les pays arabes de la région à rompre la politique des petits pas du processus d'Abraham et surtout qui creuserait encore le fossé entre la jeunesse palestinienne et Israël ?
Nous n'avons pas parlé aujourd'hui de deux situations. La première est celle de l'Égypte, qui est en grand péril, avec une situation économique désastreuse. S'il y a demain des dizaines de milliers de morts dans la bande de Gaza, quelle sera sa capacité à tenir ? La seconde est celle de l'Iran. J'ai retrouvé un communiqué de l'Agence internationale de l'énergie atomique du 28 février dernier qui détecte en Iran des particules d'uranium enrichi à 83,7 %, c'est-à-dire juste en dessous des 90 %. Quelle est la situation en Iran et quel est le risque d'une escalade dramatique ? La vraie question est comment peut-on anéantir le Hamas militaire tout en évitant un drame à Gaza ?
Comment peut-on donner une perspective d'avenir aux Palestiniens et leur éviter de n'avoir, comme seul défenseur, que le Hamas ? Je regrette que la France ait été très silencieuse par le passé. Je ne dis pas que c'était facile. Avant de compter sur l'Union européenne, qui s'est ridiculisée sur l'affaire des financements, je souhaiterais que la France exprime clairement sa position. C'est une étape indispensable pour que d'autres pays européens se joignent la démarche voulue par monsieur Barnavi et qu'il défend dans ses articles remarquables.