Je partage l'intégralité des propos de nos trois intervenants. Les événements du 7 octobre sont inédits, à la fois par leur ampleur et par leur nature. Des femmes, des enfants, des hommes, des vieillards ont été assassinés, massacrés parce que juifs. Nous sommes au-delà de ce qui est « acceptable » dans une zone de guerre. Nous sommes dans une forme de terrorisme aveugle, qui est impardonnable.
Je suis convaincu qu'il n'y aura pas de paix durable sans État palestinien et sans garanties de sécurité pour l'État d'Israël. Pour arriver du point A au point B, il faut passer par un point A' et éviter une surenchère. C'est le piège tendu par le Hamas. Celui-ci savait très bien quelle serait la réaction d'Israël, que Netanyahou prendrait la décision d'une riposte brutale qui offrirait des images d'une violence inouïe, lui permettant de ramener vers ses thèses la rue arabe. Le Hamas n'a que faire des Palestiniens, il poursuit un objectif que chacun a décrit avant moi.
Comment fait-on pour que la France et l'Europe évitent cette surenchère parce qu'elle condamne, au moins à court terme, toute possibilité de négociation. Je n'imagine pas les Israéliens et les Palestiniens revenir à une table de négociation après des semaines, des mois ou des années d'une guerre longue, douloureuse, qui fera beaucoup de victimes et empêchera toute réconciliation.
Vous avez dit que l'Autorité palestinienne était la seule interlocutrice mais chacun sait dans quel état elle se trouve. D'une manière générale, on fait toujours la paix avec ses ennemis. Il faut donc savoir quels sont ses ennemis et identifier ceux avec lesquels on peut faire la paix.