En toute indépendance, je tiens à défendre la position du gouvernement français aujourd'hui, qui me paraît fidèle à ses principes d'hier. La France ne s'est pas alignée sur les États-Unis. Elle a suivi un fil, qui est celui des valeurs.
On ne peut pas mettre sur le même plan, comme vous l'avez fait, les crimes de guerre des Israéliens et des Palestiniens. On ne peut pas rester insensible au retour de la barbarie dans notre monde quand des enfants sont égorgés devant leurs parents ou avec eux. Vous avez cité monsieur Guignard, qui dit que nous choisissons le monde dans lequel nous allons vivre. Le monde dans lequel nous vivons n'est pas un monde où les enfants ont le droit d'être égorgés. Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas d'exigence de justice. Celle-ci passe par l'existence d'un État palestinien aux côtés de l'État israélien. Mais l'urgence du moment, au nom des valeurs auxquelles vous vous référez, c'est précisément ne pas mettre sur le même plan les égorgeurs et les victimes civiles de Gaza.