Je vous remercie, monsieur le président, d'avoir organisé cette table ronde. Au nom de mon groupe, je veux d'abord redire que nos pensées vont aux familles et aux proches des civils israéliens et palestiniens qui ont été tués, aux otages et aux portés disparus, avec une pensée particulière pour nos compatriotes.
La France insoumise condamne tous les crimes de guerre. Ils sont passibles, je le rappelle pour mes collègues, de la Cour pénale internationale. Mais les bombes qui tombent sur Gaza ne sont pas plus acceptables que les atrocités du Hamas. Le siège total de Gaza est une violation du droit international, rappelé encore récemment par l'Organisation des Nations Unies (ONU). Depuis le début du conflit, les organisations non gouvernementales (ONG) et l'Organisation mondiale de la santé réclament un couloir humanitaire et le respect du droit international. Plus de 260 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile et près d'un demi-million de personnes n'ont pas pu recevoir de rations alimentaires cette semaine. Les frappes aériennes ont pour leur part endommagé les installations pour l'eau et l'assainissement.
Mes chers collègues, un seul message devrait parvenir du concert des nations en cette heure si grave, comme l'ont fait le secrétaire général de l'ONU, l'Irlande, la Suisse, l'Espagne, la Norvège, le Mexique et tant de pays : il faut appeler au cessez-le-feu !
Comprenez alors que nous sommes inquiets depuis samedi, puisque nous observons que la diplomatie française rompt avec son positionnement historique, en s'alignant de façon unilatérale sur le gouvernement d'extrême droite israélien. Pas un appel aux cessez-le-feu n'est édicté et le gouvernement aura mis cinq jours à prononcer le mot « paix ». Je le dis ici, nous devons renouer avec la tradition diplomatique qui a existé de Charles de Gaulle à Jacques Chirac, une voix de la France indépendante, qui exige le cessez-le-feu immédiat, agit pour le couloir humanitaire et travaille à la construction politique de la paix.
Je note que les trois intervenants se sont exprimés pour la solution des deux États et considèrent qu'il faut continuer à la promouvoir pour la paix. Nous partageons ces positions. Comment pouvons-nous relancer ce processus de paix pour aboutir à la solution des deux États ? Quelles mesures d'urgence préconisez-vous pour concrétiser le cessez-le-feu et faire cesser le cercle infernal de la violence et des crimes de guerre ? Enfin, puisque vous avez parlé, monsieur Moïsi, des défis du futur je voudrais terminer avec les mots du chercheur Xavier Guignard : « La question israélo-palestinienne participe à ces quelques poches à l'international qui nous obligent à nous demander quel monde on souhaite. Veut-on vivre dans un monde où la loi du plus fort domine ou dans un monde régi par un certain nombre de valeurs, où la vie humaine et la dignité sont préservées ? Quels discours opposer à la propagande de guerre ? Nous assistons à une fuite en avant d'un discours qui oppose le nous contre eux, sans qu'on comprenne très bien où se situe cette frontière à l'intérieur de notre humanité. »