L'Autorité palestinienne est en dessous de tout. Cela n'excuse en rien l'impéritie du gouvernement israélien actuel. J'ai fait l'essentiel de mes études universitaires sur place, j'ai parlé à des milliers de Palestiniens et la quasi-totalité d'entre eux détestaient l'Autorité palestinienne. Ils détestaient même Yasser Arafat et n'ont aujourd'hui que mépris pour Mahmoud Abbas. Tout d'abord parce que cette Autorité palestinienne n'a pas réussi à débloquer la situation et à leur apporter politiquement un mieux ; ensuite parce qu'elle est corrompue. Je ne suis pas certain que les Européens puissent y faire grand-chose, sauf peut-être à manier « carottes et bâton » sur un certain nombre de problématiques liées à l'argent que nous consacrons aux Palestiniens.
Sur la Russie, M. Poutine mène une politique et une stratégie, y compris au Proche-Orient, très excessivement cynique. Mais elle a laissé l'État d'Israël interdire à l'Iran de s'installer durablement, avec des bases militaires à l'Est du plateau du Golan et au Sud de la Syrie. À partir de la reculade, à mon sens désastreuse, d'Obama en 2013, les Russes se sont installés et auraient pu gêner davantage les opérations israéliennes. Je ne suis pas certain que cette politique se poursuive mais, jusqu'à présent, la Russie permettait à Israël de gêner l'Iran.
Enfin, je pense que nous avons intérêt à soutenir encore davantage les États arabes sunnites modérés, c'est-à-dire le Maroc, l'Égypte et les Émirats arabes unis.