Les députés du groupe Les Républicains s'opposeront à l'article 33 du PLF, au moins en commission.
D'abord, la France ne parvient pas suffisamment à défendre ses vues. Quand ses intérêts vitaux sont en jeu, il faut taper plus fort du poing sur la table. L'histoire nous l'a enseigné, par exemple lorsque le général de Gaulle a pratiqué la politique de la chaise vide entre 1965 et 1966 pour maintenir le droit de veto ou préserver la politique agricole commune (PAC).
Quels sont nos intérêts vitaux aujourd'hui ? La taxonomie européenne a suscité un débat massif : un lobby antinucléaire, favorable au gaz, s'est mis en branle dans les institutions européennes pour mettre à mal notre filière nucléaire, donc notre souveraineté énergétique. Heureusement, la raison a prévalu. D'un autre côté, l'État ne pourra plus soutenir les armements de nos marins-pêcheurs, à Boulogne-sur-Mer notamment, parce que l'Union européenne s'oppose à l'aide au carburant. L'argent du prélèvement sur recettes bénéficie aussi à des pays qui préfèrent s'allier à des pays non-membres pour garantir leur souveraineté énergétique, dans le cadre des Balkans occidentaux ou des Nouvelles routes de la soie. La Facilité européenne pour la paix permet aux pays membres d'acheter du matériel d'armement américain. Et je ne dis rien de l'aide au développement.
Notre vote contre est un cri d'alarme. Nous pourrions nous abstenir lors de l'examen en séance, en particulier si le Gouvernement prend nos demandes en considération.