La contribution française connaît une augmentation quasi constante depuis sa création. Le développement des politiques européennes, le grand élargissement à l'Est, en 2004 et 2007, et la sortie du Royaume-Uni, qui était le deuxième contributeur net de l'Union, l'ont alourdie par paliers. Elle est passée de 12,8 milliards d'euros en 2000 à 21,6 milliards en 2024. Selon la direction du budget, le PSR est passé de 3,7 % des recettes fiscales en 1982 à 7,9 % en 2020. Pourtant, les fonds européens perçus sont seulement passés de 12,38 milliards en 2000 à 15,85 milliards en 2020. Bref, la France verse 10 milliards de plus qu'elle ne reçoit. Or il s'agit du produit des impôts des Français : nos compatriotes s'interrogent sur la différence et sont en droit de savoir où va leur argent.
Ces milliards financent les institutions européennes, au coût faramineux mais toujours plus éloignées des peuples ; ils financent aussi les infrastructures nécessaires à l'essor de l'Europe centrale et orientale, qui a attiré des pans entiers de notre industrie. Il est insupportable que l'argent de nos compatriotes contribue à la délocalisation. Pendant que les services publics disparaissent de nos campagnes, que les lignes de chemin de fer ferment et que les médecins se font de plus en plus rares, nous finançons leur développement dans d'autres États membres.
Votre majorité appelle de ses vœux l'élargissement de l'Union à neuf nouveaux membres mais cela nous ferait franchir un nouveau cap : une Union européenne à trente-six, c'est une contribution française qui bondit, donc moins de ressources encore pour nos compatriotes. La première ministre pense qu'être patriote, c'est être européen et transférer l'argent des Français dans des pays tiers. Selon nous, l'argent des Français doit profiter principalement aux Français. Nous voterons donc contre l'article 33.