Je vous remercie, monsieur le président, de m'inviter à donner quelques indications sur les événements dramatiques qui se déroulent depuis plusieurs jours en Israël et à Gaza.
La France a condamné avec la plus grande fermeté les attaques terroristes contre Israël et sa population : le président de la République, la première ministre et moi-même l'avons clairement dit ce week-end et l'avons depuis répété à de nombreuses reprises : le président de la République s'est exprimé très clairement aujourd'hui en Allemagne à l'occasion des consultations franco-allemandes, comme la première ministre tout à l'heure dans l'hémicycle de votre Assemblée.
Il n'y a aucune justification possible au terrorisme, que nous rejetons de manière absolue. Les actes de terreur perpétrés contre les civils sont injustifiables et inacceptables. Rien ne justifie le terrorisme. Jamais ! Aucune ambiguïté ne saurait être de mise sur ce point, et je vous invite à vous réunir dans cette condamnation.
Nous pensons, en ces jours sombres, aux proches des victimes et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. Le bilan n'est pas encore définitivement établi. La France condamne les prises d'otages de civils – peut-être y a-t-il des enfants parmi eux – et de soldats. Ces actes abjects démontrent, s'il en était besoin, la nature terroriste du Hamas. Les otages doivent être immédiatement libérés, sans condition. La France est attachée à la sécurité d'Israël, qui, face à ces attaques odieuses, a le droit de se défendre.
Nous suivons avec une grande attention l'évolution de la situation en Cisjordanie, en lien avec l'ensemble de nos partenaires, notamment dans la région. Nous avons tenu, plus tôt dans la journée, un Conseil des affaires étrangères de l'Union européenne réunissant les vingt-sept Etats membres, au cours duquel nous avons échangé sur cette situation dramatique. Notre responsabilité est de contribuer à éviter un embrasement régional et une contagion de la violence à la Cisjordanie et au Liban, voire ailleurs. C'est le message passé par le président de la République, la première ministre et moi-même à nos homologues dans la région comme aux responsables européens et américains ; vous avez pu constater l'intensité de l'activité diplomatique depuis samedi.
Ces violences rappellent encore une fois l'urgence pour la communauté internationale de se remobiliser afin de trouver une issue au conflit israélo-palestinien, issue qui sera nécessairement politique. La France a toujours soutenu la paix et continuera de le faire. La première ministre a rappelé cette constante cet après-midi à l'Assemblée nationale.
Nous avons dû annoncer aujourd'hui le décès de quatre victimes françaises supplémentaires ; en outre, nous sommes sans nouvelles de quatorze personnes, pour lesquelles nous tentons, avec leurs familles et en lien avec les autorités israéliennes, de trouver des informations. Au fur et à mesure que les autorités israéliennes procèdent aux vérifications et aux identifications, le bilan des victimes s'alourdit nettement. C'est ainsi que nous déplorons, à cette heure, le décès de huit compatriotes dans les attaques terroristes du Hamas. Nous sommes sans nouvelles de vingt Français disparus près de Gaza. Certains d'entre eux ont très probablement été enlevés : au moins un enfant a subi ce sort.
Je pense à eux et à leurs proches avec émotion et respect. Les équipes du ministère de l'Europe et des affaires étrangères sont en contact étroit avec les autorités israéliennes pour clarifier la situation de nos compatriotes et tout faire pour les libérer lorsqu'ils sont otages, et avec leurs familles pour les accompagner dans cette terrible épreuve.
Nous sommes pleinement mobilisés pour apporter à la communauté française sur place, ainsi qu'aux nombreux Français de passage, les informations et les conseils utiles, répondre à leurs demandes et traiter toutes les urgences. Nous avons ouvert une cellule de crise à cet effet. Enfin, nous travaillons avec Air France à la reprise des vols vers Israël, suspendus depuis samedi. Je suis en mesure de vous annoncer la mise en place d'un vol spécial affrété par Air France, ce jeudi, dans le cadre d'une opération coordonnée par le centre de crise et de soutien de mon ministère.
Voilà les éléments que je pouvais vous communiquer sur ces événements, toujours en cours. Il est à craindre que de nouvelles victimes soient à déplorer. Nous vous tiendrons bien sûr informés chaque fois que nous le devrons.