Oui, quand la France craque d'en haut, quand vous faites craquer la France d'en haut, les maires la recousent, la retissent d'en bas. Dans l'ombre, en silence. Et pour cela, quelle récompense ? L'État se retire, comme on le dit de la mer. L'État ferme ses maternités, ses hôpitaux, ses écoles. Et quand l'État se retire, que reste-t-il ? La commune qui tente de pallier, d'inventer. Contre les déserts médicaux, ce seront, ici, des locaux offerts pour un gynécologue ; ce sera, là-bas, un centre communal de santé avec des médecins salariés. Contre la pauvreté qui s'installe, qui monte, la commune offre les petits-déjeuners le matin, les fournitures scolaires à la rentrée.
Il faut faire plus, puisque l'État fait moins. Mais il faut faire plus avec moins parce que l'État se retire, mais il retire aussi ses finances. L'État prive les communes de leurs ressources, les place sous dépendance. Durant le quinquennat dernier, c'était la suppression de la taxe d'habitation – 23 milliards d'euros.