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Intervention de Jean-René Cazeneuve

Séance en hémicycle du mercredi 18 octobre 2023 à 15h00
Débat sur la dette

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-René Cazeneuve, rapporteur général de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Il est de notre devoir de veiller collectivement à assurer la soutenabilité de la dette, dans un environnement économique international plus difficile, marqué par la fin de « l'argent gratuit ». La dette n'est ni un gros mot, ni un ennemi, ni un tabou. Y faire appel nous a permis de soutenir notre pays face aux conséquences de la crise économique. Je le réaffirme : ce choix était le bon. Il nous a permis de protéger, comme aucun autre pays, nos concitoyens, nos entreprises et les collectivités territoriales. Toutefois, pendant cette période si particulière, notre endettement a augmenté, atteignant plus de 114 % du PIB, et nous devons désormais agir avec responsabilité.

Depuis la crise sanitaire, nous avons amorcé la réduction de notre taux d'endettement. C'est le résultat de notre effort de maîtrise des dépenses et du rebond de l'activité économique en 2021 et en 2022, grâce aux politiques que nous avons menées. Nous poursuivrons cet effort pour atteindre un ratio d'endettement de 108,1 % du PIB en 2027.

Un tel effort est indispensable eu égard aux perspectives macroéconomiques et aux incertitudes internationales, encore ravivées par les événements tragiques de ces dernières semaines. Si l'inflation ralentit, elle reste supérieure aux niveaux d'avant-crise. La progression des taux d'intérêt qui lui répond entraînera, avec retard, un alourdissement considérable de la charge d'intérêt de notre dette.

L'inflation a eu un effet direct sur le stock de dette par le biais des titres indexés. La charge de la dette a été alourdie d'une quinzaine de milliards d'euros en 2022, et du même montant ou presque en 2023. Dès 2024, cet effet s'estompera de moitié grâce au ralentissement de l'inflation.

Ces titres sont pourtant utiles parce qu'ils permettent une diversification qui améliore les conditions de financement. Ils ont aussi un effet contracyclique qui a permis d'économiser une quinzaine de milliards d'euros entre 2012 et 2021, alors que l'inflation était inférieure aux anticipations et que les recettes fiscales étaient moins dynamiques.

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