Nous le savons déjà, en Macronie, les intérêts de quelques particuliers sont toujours plus forts que l'intérêt général. Ce soir, monsieur le ministre délégué, vous m'inspirez des références à l'Ancien Régime, car votre gestion désastreuse, hasardeuse et injuste des finances publiques ressemble, à bien des égards, à la catastrophe des finances de la fin de la royauté. Vous m'inspirez notamment le souvenir de Jacques Necker, plusieurs fois à la tête des finances royales du début des années 1780 jusqu'à la veille de la prise de la Bastille.
Votre premier point commun avec Necker, c'est cet étrange sentiment de compétence que vous arrivez à maintenir malgré des réformes absurdes, des mesures ruineuses et des résultats désastreux.
Deuxième point commun : vous quémandez aux privilégiés de minorer leurs privilèges – en vain. L'année dernière, j'alertai votre prédécesseur – qui, ayant suivi un autre destin, n'assumera pas ses propres erreurs, malheureusement pour vous – sur le fait que vous n'obtiendrez rien, aucune faveur, des oligarques.
Comme Necker, vous refusez de couper dans les dépenses structurelles de l'État, dans les prébendes, les privilèges de cour – mais après tout, votre gouvernement n'est-il pas le plus cher de l'histoire de la République ?
Comme Necker, faute de courage, vous avez la ruse et vous multipliez les expédients financiers, utilisant la dette jusqu'à l'épuisement de la France. Comme lui, au reste, vous utilisez les expédients les plus absurdes. Necker avait eu la bonne idée de multiplier les rentes viagères à une époque où l'espérance de vie augmentait. Vous aussi avez eu l'idée de multiplier les bons du Trésor indexés sur l'inflation en pleine crise inflationniste ! Voilà vos deux génies d'incompétence réunis par les méandres de l'histoire !